Les Règles du jeu de Amor TOWLES

Par Lecturissime

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« Efforce-toi de Conserver dans ta Poitrine cette petite Etincelle de feu céleste qu’on nomme Conscience. » (p. 504)

L’auteur :

AMOR TOWLES, diplômé d'une grande famille WASP du Mayflower, diplômé de Yale University, a fait une brillante carrière dans la finance. Son premier roman, « les Règles du jeu », publié chez Albin Michel, a connu un grand succès aux Etats-Unis. Il vient de recevoir à l'hôtel Belles Rives de Juan-les-Pins le prix Scott Fitzgerald.

L’histoire :

Véritable phénomène d'édition aux Etats-Unis, le premier roman d'Amor Towles est un vibrant hommage au New York flamboyant de la fin des années 30, où les hommes avaient la mélancolie des héros de Fitzgerald et les femmes l'esprit des héroïnes de George Cukor.
Dactylo dans un grand cabinet juridique de Wall Street, Katey Kontent dissimule soigneusement ses origines. Intelligence mordante, nerfs d'acier, ambition, cette fille d'immigrés russes de Brooklyn s'est fixé comme objectif de rejoindre un jour les cercles dorés de Manhattan. Et l'aristocratique et séduisant banquier Tinker Grey, rencontré un soir de réveillon, va indirectement lui en ouvrir les portes avant de disparaître. Plus tard, le hasard remettra Tinker sur le chemin d'une Katey qui n'ignore alors plus rien des impitoyables règles du jeu.


« Un premier roman époustouflant, une voix qui tient de Francis Scott Fitzgerald et de Truman Capote mais a su trouver son identité. » Publishers Weekly

(Quatrième de couverture)

Ce que j’ai aimé :

Les règles du jeu nous plonge dans cette atmosphère insouciante des années 30 entre frivolité et vivacité, les jeunes gens courent les bars et les boites de jazz, à la recherche d’un avenir brillant et ludique. Katey et son amie Eve emplissent leur vie de tourbillons de musique, de danse, d’alcool, entre deux journées moins amusantes passées à taper des textes sur leur machine à écrire dans des cabinets d’avocat.

Mais si Katey n’est que dactylo, persuadée d’être la victime de ses origines sociales, elle apprendra à évoluer vers des sphères plus enrichissantes, poussée indirectement par la belle et fascinante Anne.

« A mon époque, les opportunités qui se présentaient à une jeune femme étaient plutôt limitées, si bien que le mieux était de se choisir un époux convenable le plus tôt possible. Par contre, aujourd’hui… » (p. 171)

Les différences de classe et d’origine ne sont qu’apparences qui méritent d’être bousculées. Tant que l’on connaît les règles du jeu, tout devient alors possible, l’univers s’ouvre à ceux qui souhaitent le conquérir. Certains, comme Tinker refuseront ces règles qui l’aliènent et d’autres se faufileront dans le moule prévu pour eux.

Le récit débute au jour de l’an de l’année 1938 et il s’achèvera un an plus tard offrant un condensé de vie et apportant un effet réaliste. Il nous offre en prime de belles réflexions sur la perte des illusions ou sur l’amitié :

« Parfois, on a vraiment l’impression que c’est ce à quoi la vie nous destine. Après tout, elle n’est au fond qu’une centrifugeuse qui, tous les trois ou quatre ans, tourne sur elle-même en projetant les corps les plus proches dans des directions opposées. Et quand elle cesse de tourner, elle nous ensevelit sous une montagne de préoccupations nouvelles en nous donnant à peine le temps de reprendre notre souffle. Quand bien même nous voudrions revenir sur nos pas et ranimer les vieilles amitiés, comment en trouverions-nous le temps ? » (p. 481)

Les références littéraires sont nombreuses, à Walden notamment, mais aussi à Agatha Christie, à Dickens. L’écriture fluide est efficace et entraîne le lecteur dans un tourbillon de lecture agréable...

Ce que j’ai moins aimé :

Il s'agit plus d'un roman divertissant que marquant. Ce qui n'est déjà pas si mal...

Premières phrases :

« Le soir du 4 octobre 1966, Val et moi, tous deux dans la cinquantaine, assistâmes au vernissage de l’exposition Many Are Called au Museum of Modern Art, où l’on présentait pour la première fois les portraits pris par Walker evans à la fin des années 30 dans le métro new-yorkais avec un appareil photo dissimulé. »

D’autres avis :

Presse : L’express ; Télérama ; Le figaro ; Bibliobs ; Elle

Blogs : Cryssilda 

Les règles du jeu, Amor Towles, traduit de l’américain par Nathalie Cunnington, mars 2012, 507 p., 22.9 euros