Et si la fécondité des femmes était liée à l'âge de la ménopause de leurs mères ? C'est ce que suggère cette étude de l'Université de Copenhague, publiée dans l'édition du 6 novembre de la revue Human Reproduction, qui conclut sur un principe de base, pour se donner toutes les chances d'avoir un enfant, il vaut mieux ne pas trop tarder en âge.
Des études précédentes avaient déjà montré que les caractéristiques génétiques de la mère influençaient l'âge de la ménopause chez la fille. Cette étude sur 527 femmes, âgées de 20 à 40 ans, les a interrogées sur l'âge de la ménopause de leurs mères. Ces participantes ont également passé une échographie pour mesurer le nombre de follicules (antral follicle count - AFC), entourant l'ovocyte immature dans l'ovaire et subi un test sanguin pour mesurer le niveau d'une hormone libérée par les follicules, l'AMH ou hormone antimüllerienne, un paramètre hormonal lié au vieillissement de la reproduction. Ces tests devaient permettre d'appréhender le nombre d'ovocytes qui attendre d'être libérés et donc la fertilité.
Une association significative entre l'âge à la ménopause maternelle et la réserve ovarienne chez les filles : Les chercheurs constatent que les femmes nées de mères ayant eu une ménopause précoce, soit avant l'âge de 45 ans, ont de plus petites réserves ovariennes en comparaison de femmes dont la mère a été ménopausée plus tardivement. Chez ces femmes, les niveaux d'AFC et d'AMH sont réduits plus précocément que chez les femmes dont les mères ont eu une ménopause précoce, soit avant l'âge de 45 ans, par rapport aux femmes dont les mères ont eu une ménopause tardive, soit après l'âge de 55 ans.
- Ainsi, les niveaux d'AMH moyens diminuent de 8,6% par an chez les femmes dont les mères ont eu une ménopause précoce vs de 4,2% pour la ménopause tardive,
- L'AFC moyen diminue de 6,8% par an chez les femmes dont les mères ont eu une ménopause précoce vs de 3,2% pour la ménopause tardive.
- Une exposition prénatale au tabagisme maternel entraîne également des niveaux plus faibles d'AFC, de 11%.
Cette étude est la première à démontrer une association significative entre l'âge à la ménopause maternelle et les taux sériques d'AMH chez les filles. En bref, une ménopause précoce de la mère est liée à un épuisement avancé de la réserve ovarienne et une ménopause tardive à une diminution retardée.
Source: Human Reproduction doi: 10.1093/humrep/des356 online November 6 2012Maternal menopause as a predictor of anti-Müllerian hormone level and antral follicle count in daughters during reproductive age (Visuel Fotolia)