Le jour d’avant

« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Ensuite il installa la lumière, mit l’eau courante, planta le jardin et le peupla de bestioles diverses. Quand le décor fut planté, il engagea un couple de gardiens, Adam et Eve. « Dieu, après avoir achevé son œuvre, se reposa le septième jour de tout son travail. Voilà l’histoire de la création du ciel et de la terre. »

Tout le monde connaît l’histoire, mais il faut admettre qu’à peine une semaine pour construire tout ça, il y a pas mal d’entrepreneurs du bâtiment qui doivent en pâlir de jalousie. Six jours, ça ressemble à une promotion commerciale mais ça a dû être une sacrée course aussi.

On peut admirer l’exploit mais nous sommes en droit de nous poser une question toute simple. Mais que faisait Dieu avant cette fameuse semaine ? Parce qu’il était déjà là ! Je devine qu’il a certainement longuement mûri son projet, dressé des plans, rédigé de longues listes de points à ne pas oublier, bref monté un dossier comac. Et tout à la main, puisque les ordinateurs n’existaient pas. Supposons que cela ait pris plusieurs siècles, ça ne change rien à la question posée. Il y a eu un jour où Il s’est dit « Tiens, je vais créer le monde » et il y a eu le jour précédent cette idée.

Peut-être qu’Il rêvassait en fumant un havane. Peut-être que sachant tout, Il savait que le jour viendrait où Il se mettrait au boulot et qu’il suffisait d’attendre. Ce ne sont que des hypothèses bien évidemment, personne n’en sait rien. A part Lui.

Ceci dit, si on reprend le texte, « au commencement Dieu créa le ciel et la terre », de quel commencement parle-t-on ? S’il s’agit des débuts de Tout, la question reste sans réponse. Par contre, si on parle de notre Monde, notre Univers, on peut très bien imaginer qu’avant de se pencher sur notre cas, Dieu s’est dépensé à créer les autres galaxies et d’autres mondes qui nous sont encore inconnus aujourd’hui. Et là, vu le taf que ça devait représenter, on pourrait remonter plus loin que ce que l’esprit humain peut concevoir si justement l’esprit pouvait le faire. Et ça répondrait (presque) à la question.   

Tout ça pour dire quoi ? Qu’avec l’âge, j’ai la fâcheuse tendance à critiquer le monde comme il va, mais à la réflexion quand je vois ses débuts pas bien clairs, pourquoi m’étonner de ce vers quoi il tend ?