En particulier, la mise à disposition préalable de données financières a visiblement produit son effet, avec, par exemple un premier prix attribué à une idée qui renverse les modèles habituels, certainement inspirée par cette "matière première". Elle consiste en effet en une application centrée sur les commerçants clients de la banque, permettant aux consommateurs de les géolocaliser et d'en relayer l'information sur les médias sociaux.
La Caixa s'avère elle-même relativement satisfaite de l'opération puisqu'elle indique envisager une possible adaptation commerciale des applications développées pendant ces 24 heures...
Par rapport à d'autres initiatives de ce type, celle d'Allianz présente la particularité de préciser 8 sujets spécifiques sur lesquels elle sollicite des partenaires. L'objectif explicite est donc de combler des lacunes internes.
En ce sens, les thèmes retenus respectent une logique indéniable, qu'il s'agisse d'applications mobiles permettant de mieux garder le contact avec les clients, d'aide à la protection des données en ligne des consommateurs, de modules développant l'usage des tablettes par les agents, de solutions de test logiciel en crowdsourcing... Tous reflètent une volonté, largement répandue dans le secteur, d'étendre la présence de la compagnie dans la vie quotidienne de ses clients et d'améliorer son efficacité, par des approches non conventionnelles (quoiqu'avec trop de directivité, peut-être).
Le principe en est né d'un long processus de maturation. Les premiers essais d'innovation participative de la compagnie étaient assez classiques. Les collaborateurs étaient appelés à soumettre toutes leurs idées, qui étaient ensuite exposées (via post-its) sur les cloisons vitrées des bureaux de l'équipe. L'échec était inévitable. D'une part, seul un petit nombre d'employés participaient réellement et, d'autres part, et surtout, la mise en œuvre des suggestions n'était pas assurée, parce que les "métiers" les rejetaient et parce que ceux qui les proposaient ne souhaitaient pas les développer.
Il a donc fallu changer de méthode, d'où la création des "Idea Blitzes", en 2010. Le principe est simple : une plate-forme en ligne, accessible à tous les collaborateurs (l'extension en dehors de l'entreprise est en cours), un métier sponsor (qui engage un budget avant l'opération), un thème spécifique à traiter et une dizaine de jours pour proposer des idées, commenter et raffiner celles des autres et, finalement, aboutir à des centaines de propositions, classées par popularité, dont les premières sont implémentées effectivement.
Aujourd'hui, Matt organise 2 ou 3 "blitzes" par mois et beaucoup rencontrent un succès considérable. Il cite le cas du département des sinistres (et son centre d'appel), plutôt réservé au départ (notamment parce que les téléconseillers travaillent en temps contraint) mais qui a depuis totalement adhéré au concept, surtout après qu'une des idées émises, commentée et enrichie plusieurs centaines de fois, ait abouti à une économie annuelle de 17 millions de dollars...
Il n'existe probablement pas 2 approches identiques de l'innovation "ouverte" mais tellement d'options sont disponibles qu'il en est forcément une qui correspond à la culture de chaque entreprise, et qui lui permettra de dynamiser sa créativité. Ces exemples offrent déjà quelques pistes à explorer...