Je trouve que Ratemyemployer.ca perd des plumes après seulement quelques semaines d’activité. J’ai été l’un des premiers à saluer le lancement de ce site exemplaire de la wikinomie et du Web 2.0 par sa création de connaissance grâce à la collaboration des visiteurs dans l’évaluation des employeurs. Cette activité est nécessaire, trop d’employeurs racontent de belles histoires pour recruter des employés qui changent d’emploi et se retrouvent dans une entreprises avec des conditions de travail qui sont à des années lumières de celles qu’on leur avait décrites.
J’avoue qu’une des raisons pour lesquelles je trouvais ce site tout simplement génial est que j’en avais discuté avec un bon ami il y a plus d’un an. Nous avions tous les deux vu trop de gens souffrir dans leur emploi et comme nous sommes des fervents du contenu Web généré par des internautes, ce projet nous a occupé les méninges un certain temps. Notre idée allait même jusqu’à permettre aux usagers de pointer des gestionnaires du doigt, le but étant de se faire justice et d’instaurer un sentiment de crainte chez les employeurs. D’accord, on y allait un peu fort!
Évidemment, l’aspect légal de la chose nous inquiétait. Nous avons tous entendu parlé de certains blogueurs traînés en justice pour diffamation (surtout dernièrement) et même le contenu des commentaires laissés peut servir à l’accusation. Qu’allait-il nous arriver si Bob le Truand, gestionnaire et spécialiste de harcèlement d’un centre d’appels, lisait son nom sur notre site. Sa carrière pourrait être détruite. Même chose pour un employeur qui se retrouverait systématiquement au palmares des pires endroits où travailler.
Ces craintes nous ont fait conclure qu’il serait difficile de maintenir une complète autonomie dans le contenu et les évaluations. Et avec Ratemyemployer je constate que c’est effectivement ce qui se produit. Je m’en suis rendu compte en revalidant le statut d’Inpix Media, une agence de marketing interactif de Montréal, qui s’est fait royalement critiquer sur le site. Pour une entreprise comme Inpix Media qui est en marketing web, donc à la recherche d’une main d’oeuvre spécialisée, les conséquences sont graves. Bravo, me suis-je dit. Les gestionnaires devront revoir leurs pratiques en ressources humaines. Et bien non car il est beaucoup plus simple de contacter le site et leur demander de retirer les évaluations. Ce qui semble avoir été fait en (dés)accord avec cette politique :
“En tant qu’employeur, vous pouvez demander le retrait d’un commentaire si le contenu de celui-ci est en violation avec les termes et conditions d’utilisation de RME. Faites-nous parvenir votre demande à info@RateMyEmployer.ca. Veuillez inclure le commentaire en question ainsi que les motifs de la demande. Une réponse à votre demande sera disponible dans les 72 heures qui suivent.Un désaccord quant à un commentaire ne constitue pas un motif de retrait. Dans ce cas, vous pourriez envisager de répondre à celui-ci (voir question suivante).”
Autre signe démontrant que Ratemyemployer (en fait Les Carrières jobWings) a décidé d’opter pour une approche plus “soft” est que le palmares des pires employeurs n’apparait plus sur le site alors qu’il était sur la page d’accueil avant. Pas facile on dirait de livrer sur cette promesse :