Un G au point?
Voilà 2 ans que Canon avait proposé dans la série G le numéro 12. Point de 13, ni 14, chiffres zappés, comme le 8, entre superstition et pendant phonétique entre l’anglais et le japonais peu vendeur. Véritable référence il y a quelques années, cette famille G est actuellement prise entre divers feux d’autres constructeurs, comme Sony avec son RX100 et Panasonic avec le LX7 s’avérant bien plus ambitieux et novateurs. D’un autre côté, la marque rassure ses adeptes en ne bousculant pas trop les choses. On avait apprécié la construction irréprochable du G12, ses nombreux réglages le faisant tutoyer les reflex sur de nombreux points, ou encore son capteur de 1/1,17 pouces et son écran orientable, même si la vidéo en full HD n’était toujours pas au programme.
Réglage en moins par-ci, écran orientable en moins par-là…
Le G15 garde l’ADN de la lignée, aucun doute. Le boitier est doté d’une finition à la hauteur, et d’une ergonomie très bien pensée, mais on y remarque de suite que Canon nous refait le même coup qu’à la sortie du G7. L’écran n’y est plus orientable, alors que c’était un argument martelé, tellement même que chez Nikon on l’a ajouté sur le frère ennemi des G, le P7700. Le voix du marketing sont parfois impénétrables, et il faudra donc faire sans. Evidemment, du côté de Canon, un autre argument est mis sur la table : l’angle de vision du nouvel écran est suffisant pour se passer d’un montage sur charnière. Ben voyons…
En comparant le G12 et le G15 de plus près, on constate que le dernier a été mis au régime, puisqu’il perd au passage l’accès direct au retardateur ainsi que la molette de réglage de sensibilité. Encore des arguments en sa faveur qui sont mis à la trappe. Un choix étrange de Canon, bien qu’en y réfléchissant, il vaut mieux que le constructeur ne fasse pas trop d’ombre au G1X. Mais ce « downgrade » le rapproche d’un autre compact de la marque, le S110, qui est doté, lui, d’un écran tactile…
A la recherche du petit plus…
Alors qu’a vraiment de plus ce G15? Ce n’est pas du côté de la réactivité, qui reste bonne sans pour autant se placer dans le top des compacts experts, ni son mode rafale à 2,6 i/s, à la traine dans le domaine qu’il faudra chercher, tandis qu’il faut encore attendre près de 3 longues secondes entre les clichés pris en mode Raw. Son salut viendrait-t’il de sa qualité d’image? En tout cas, de ce côté la mise à jour est la plus remarquable. Simplement dit, du modèle précédent, on y retrouve uniquement la plage focale, s’étalant de 28 à 140mm. Pour le reste, il est surtout équipé d’un capteur CMOS de 12 Mpxls, tandis que l’ouverture est un poil meilleure, de f/1,8-2,8. Pour ce qui est de la montée en ISO, le G15 fait très bien son job jusqu’à 1600 ISO, avec peu de lissage. Par contre, dès que l’on passe à 3200 ISO, cela se complique, et les clichés se réservent aux petits tirages. Au niveau de l’optique, passe partout, c’est un peu la déception également, avec une précision visiblement moindre que sur le Panasonic LX7 que nous avons testé il y a peu. Reste un point qui était une des qualités de la gamme G, à savoir son viseur optique, denrée rare sur les compacts. Et franchement, là aussi, il serait temps d’évoluer un peu. Si il a l’avantage d’être présent, il n’affiche aucune information, se contentant uniquement de tenir le rôle d’une lucarne de cadrage, qui plus est avec un rendu visuel tellement en marge des viseurs présents sur les reflex de Canon qu’il pourrait être facilement remplacé par un système électronique. Les modèles présents sur les hybrides Sony, même d’entrée de gamme, s’avérant largement plus efficaces que cet ajournement rectangulaire appartenant à une autre décennie…
Pour ce qui en est de la vidéo, le G15 filme en full HD à 24 i/s. Le résultat est bon, avec une image bien piquée, et un son très correct. Mais là aussi, la concurrence est déjà à 30 i/s, quand ce n’est pas 50 ou 60 i/s, chez Sony par exemple. Et toujours pas de prise micro externe, malgré une broche ISO pour accessoires bien présente.
Après la couronne, le repos sur les lauriers…
Le G15 reste un bon compact expert, mais il ne tient pas le choc face à ses nombreux concurrents. Certes, son assemblage et son ergonomie sont quasiment inattaquables, mais pour ce qui est de l’innovation, il faudra repasser. Pire, certains éléments clés passent à la trappe, comme l’écran orientable, quand ils ne deviennent pas désuets, en parlant du viseur de trop piètre qualité pour être un argument valable, ou encore le débit d’image en vidéo limité à 24 i/s. Un appareil qui au final n’a rien d’exceptionnel, mis à part sa réputation, qui apparaît surfaite sur ce coup-ci…
Prix constaté sur toppreise.ch : à partir de CHF 603.-
Eric Rivera
+ Qualité de fabrication, ergonomie soignée, bruit bien géré jusqu’à 1600 ISO, vidéos en full HD
- Pas d’écran orientable, commandes disparues depuis le G12, vidéo à seulement 24 i/s, viseur optique désuet
Fiche TechniqueCapteur CMOS 12 Mpx, 1/1,7″, 27 Mpx/cm
Objectif 5x 28 -140 mm f/1.8 -2.8
Stabilisation Optique
Viseur Tunnel
Ecran 7.5 cm, non TN, 922000 points, 4/3,non tactile
Sensibilité (plage ISO) 80 – 12800 ISO (ext. NA ISO)
Mode vidéo 1920 x 1080 pixels,24 i/s, Stéréo
Mémoire interne NA
Support Externe SDHC SDXC
Connexions USB AV télécommande HDMI griffe Flash
Alimentation NB-10L
Étanche non
Résistant au choc non
Dimensions / Poids 79 x 109 x 41 mm / 338 g