« La citoyenneté ne se résume pas simplement à l’exercice du droit de vote, c’est aussi un idéal ». Cette formule qui ouvre le livre invite le lecteur à une promenade dans le fonctionnement des institutions françaises.
Précédé d’un avant-propos bienvenu rappelant les origines grecques de la notion de citoyenneté (mais aussi de la dimension discriminante de la démocratie athénienne vis-à-vis des étrangers, des esclaves et des femmes) et d’un rappel chronologique des dates clés de la républiqu, l’ouvrage présente un inventaire détaillé des conditions juridiques de l’exercice de la citoyenneté. De ce point de vue, il s’avère être un outil idéal pour aider le citoyen à participer pleinement à vie nationale. Les nombreuses entrées fournissent des données fondamentales concernant la justice, le droit de vote, la participation à la vie associative, la nationalité, les scrutins, la constitution. Fort, en effet de quelque 350 termes, l’ouvrage de Sylvie Furois devrait figurer en bonne place des bibliothèques des établissements scolaires et universitaires mais aussi constituer une référence pour les journalistes, les entreprises et plus généralement, pour tous les acteurs sociaux ayant affaire avec les politiques publiques.
Un ouvrage fondé sur la dualité droits et devoirs
Toutefois, l’ouvrage, en raison de son approche exclusivement juridique souffre d’être réduit à la dimension de la démocratie participative et des attitudes liées à la vie civique. La citoyenneté mérite aujourd’hui une approche pluridisciplinaire. Les sciences sociales dans leur diversité et leurs interactions ont leur mot à dire dans la définition de la citoyenneté en mouvement au sein d’une société multiculturelle. La citoyenneté ne s’exerce pas identiquement pour l’ensemble des citoyens qui d’ailleurs ne vivent pas de la même façon leur citoyenneté. La sociologie, l’économie, la psychologie sociale, les sciences de l’éducation, l’anthropologie, les sciences médicales, la démographie, les sciences de la communication, la philosophie… ne peuvent être tenues à l’écart du défi de la citoyenneté des sociétés postmodernes. Ces disciplines sont en mesure de susciter une réflexion et une interrogation sur les enjeux politiques, sociétaux, éthiques qui traversent aujourd'hui la vie des citoyens. S'en tenir à une vision apologétique de l'instruction civique revient à considérer la complexité des sociétés d'aujourd'hui avec les outils de la IIIème république. Un dictionnaire de la citoyenneté reste à concevoir.