8 novembre Silence de mort. Ce qui me surprenait alors, c'était l'attitude de Richard. Lui d'habitude si doux, si prévenant lorsque nous étions chez nous ! Toujours attentionné, toujours un câlin au bout des doigts, un baiser à fleur de lèvres. C'était trop même, quelquefois, ça m'agaçait un peu, j'avais l'impression d'être un sorbet. Mais peut-être suis-je exigeante. Richard chez lui, c'était quelqu'un d'autre. C'était le fils à sa mère. Exclusif, possessif. Et chez lui, j'étais une intruse. Il discutait avec sa mère de choses que je ne comprenais pas, de gens que je ne connaissais pas. J'étais son bijou, sa perle rare. Belle et inutile. Minérale. Quand Richard m'a demandée en mariage - il s'est adressé à moi, mes parents n'ont jamais existé pour lui - j'ai flotté un instant. Mon argument, s'il n'était pas bâti comme un Meccano, tenait toutefois la route : un anneau de platine irrigué n'a jamais bouleversé les destinées de personne. Cependant deux mille ans d'éducation judéo-chrétienne résistent facilement à ce genre d'argument féministe, je n'aime pas les complications, et Richard est un fin stratège : le jour où il m'en a reparlé, il m'a invitée au Chinois ; j'adore et lui déteste : il fallait bien que pareil effort fût récompensé... - Hum ! Mademoiselle Vimont, voulez-vous prendre pour époux Monsieur Richard Chevalier ? Silence de mort. A suivre... demain !
© Black-out
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble