Il faut sauver le PEAD pour alimenter les Sans-abris, SDF et exclus !

Publié le 08 novembre 2012 par Asse @ass69014555

Sylvie Assé

La Commission européenne propose de remplacer le PEAD (programme européen de distribution des denrées alimentaires aux personnes les plus démunies) par un fonds de 2,5 milliards d'euros pour financer l'aide alimentaire dans l'Union européenne sur la période 2014-2020.

Ce fond, permettrait de prendre en charge 85% des coûts des programmes nationaux, le reste étant à la solde des Etats membres. Paierait dans ce cas qui pourra, qui voudra ! Par ailleurs, ce montant est bien inférieur aux dotations annuelles du PEAD : environ 500 millions d'euros ajoutés aux dons en nature de denrées.

La France avait obtenu la reconduction du PEAD jusqu'en 2014 : l'aide alimentaire de l'UE à la France est d'environ 72 millions d'euros (2011), soit 130 millions de repas distribués par les banques alimentaires, la Croix-Rouge, les Restos du coeur ou le Secours populaire ; un tiers des denrées alimentaires distribuées chaque année !

Selon Les Echos, « Il reste maintenant au nouveau fonds à franchir l'obstacle du Conseil européen, ce qui est loin d'être une formalité au vu de la volonté de pays comme la Grande-Bretagne et l'Allemagne de limiter les dépenses communautaires, jugeant que les actions caritatives sont du seul ressort des politiques nationales. »

Dans ce cas, chaque pays devrait se débrouiller pour nourrir ses démunis comme il le pourra/voudra...

Enfin, souvenez-vous que les dons de denrées alimentaires sont actuellement régis par des textes qui, en cas d'intoxication alimentaire, imputent la responsabilité aux commerçants ce qui déclenche le cadenassage des poubelles ou la javellisation des invendus !

Alors ? Allons nous en silence laisser s'installer des solutions qui dépendront, en cas de suppression de la PEAD, des possibilités et des volontés de chaque pays en pleine periode de crise alors que le nombre de démunis augmente sans cesse, en pleine periode de restrictions budgetaires, alors qu'on ne parvient même pas à assurer en France - à défaut d'un toit - un hébergement pour chacun !

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La lettre des associations contre la suppression du PEAD

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870 millions d'affamés et plus de 1,5 milliards de malnutris. Ce sont les chiffres effrayants relayés par l'ONU lors de la Journée mondiale de lutte contre la faim, ce mardi 16 octobre 2012. Alors que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ne baisse plus depuis une décennie, c'est en Europe que des associations caritatives tirent la sonnette d'alarme : il ne reste plus que trois mois pour sauver l'aide alimentaire européenne. Sans cette aide humanitaire financée par l'Union européenne, 18 millions d'Européens vivant sous le seuil de pauvreté, dont 4 millions de Français, ne mangeront plus, dès janvier 2014, à leur faim.

L'Union européenne, prix Nobel de la paix 2012, serait-elle plus pacifique que généreuse ? C'est ce que porte à croire la suppression annoncée du Programme européen d'aides aux plus démunis (PEAD), une aide alimentaire représentant chaque année 23 à 50 % des denrées alimentaires distribuées par les associations françaises. La Croix-Rouge française, les Restos du cœur, le Secours populaire et la Fédération française des banques alimentaires ont lancé hier, lundi 15 octobre 2012, un appel à la mobilisation pour la préserver.

A travers le PEAD crée en 1987, l'Union Européenne met à disposition des 27 Etats membres ses stocks de matières premières, céréales et lait principalement, issus des surplus agricoles. En France, les stocks sont réceptionnés par un établissement public qui les "troque" auprès d'entreprises agro-alimentaires contre des denrées alimentaires ultérieurement distribuées aux quatre associations habilitées à les distribuer.

Cependant, les réformes de la Politique Agricole Commune (PAC) ont peu à peu réduit les stocks agricoles, obligeant la Commission européenne à utiliser aussi des fonds, s'élevant à 1 euro par Européen, pour maintenir le niveau de l'aide humanitaire. Une pratique contestée depuis novembre 2011 par plusieurs gouvernements, l'Allemagne en tête, qui réclament, non pas un financement européen, mais un financement national de l'aide alimentaire.

"Si un nouveau programme n'est pas voté par les chefs d'Etat ou de gouvernement avant décembre 2012, notamment à l'occasion de la finalisation du budget européen pour les sept ans à venir, l'aide alimentaire à l'échelon européen disparaîtra totalement et irrémédiablement un an plus tard", ont rappelé ces associations.

C'est en reprenant le concept du "Air Guitar", une activité consistant à mimer avec dérision le geste d'un guitariste, que les quatre associations ont lancé le surprenant "Airfood Project" exhortant les internautes à se filmer en train de manger dans une assiette vide et de la poster sur le site Internet (theairfoodproject.com).

Tous les moyens de communication sont bons pour mobiliser l'opinion publique : une page Facebook et le mot-clé #airfood sur Twitter ont également été lancés pour défendre le PEAD.

Le gouvernement français s'est engagé début octobre 2012 à défendre au niveau de la Commission européenne le PEAD.

Stéphanie Teboul, Allo Docteurs, 16 10 2012

Les aides européennes en faveur des plus démunis seront-elles encore financées en 2014 ? Les associations caritatives, dont la Banque alimentaire et la Croix-Rouge, se mobilisent pour que ces subventions ne fassent plus l'objet d'un blocage de certains pays.

C'est un nouveau cri d'alarme qu'ont lancé hier la Croix-Rouge, le Secours populaire, l'Association française des banques alimentaires et les Restos du Cœur. Selon ces ONG, si l'aide européenne n'est pas reconduite en 2014, ce sont 130 millions de repas qui ne pourront plus être servis aux démunis. Inacceptable, d'autant que la crise économique a fragilisé les plus pauvres et aggravé une situation qu'on voyait certes venir.

L'inquiétude, en effet, n'est pa nouvelle. En novembre dernier déjà, le Programme européen d'aides aux plus démunies (PEAD) menaçait de ne plus pouvoir fonctionner. En cause, les divergences entre les différents États, Allemagne en tête, pour qui le financement de l'aide alimentaire relève de la responsabilité de chaque pays et non pas de l'Europe. Après deux mois de mésentente, les parlementaires européens ont fini par autoriser le maintien pour deux ans de ce programme qui pèse tout de même 500 millions d'euros, dont 70 millions pour la France. L'Allemagne, principal donateur, s'était finalement engagé à maintenir sa contribution.

Si un nouveau programme n'est pas voté avant la fin de l'année, notamment lors de la finalisation du budget européen pour les sept ans à venir, l'aide alimentaire sera condamnée à disparaître un an plus tard. Ce serait alors la fin d'un beau geste de l'Europe mis en œuvre dans l'urgence lors de l'hiver exceptionnel de 1986. Il avait été décidé alors de distribuer aux associations caritatives des denrées provenant des surplus agricoles.

Pour sauver le PEAD, les associations se mobilisent. Hier, elles exhortaient les internautes à créer le buzz en se filmant comme s'ils étaient en train de manger devant une assiette vide.

Alors même que cette campagne venait d'être lancée, les internautes étaient déjà nombreux à poster leur vidéo. Tous les moyens sont bons pour faire pression.

Au moment où les associations d'aide aux plus démunis (Restos du cœur, Secours populaire, etc.) mènent campagne contre le projet de l'Union européenne de revoir à la baisse son programme d'aide alimentaire, le gouvernement mène campagne lui contre... le gaspillage alimentaire.

« Chaque Français jette entre 20 et 30 kg de nourriture par an », a expliqué Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, ajoutant que, sur l'ensemble de la chaîne alimentaire - c'est-à-dire en y incluant producteurs, commercialisateurs, restaurateurs, etc. -, ce serait 150 kilos de nourriture qui seraient jetés par an et par personne. Le gouvernement se donne comme objectif de diviser ces chiffres par deux d'ici 2015, en favorisant la vente de produits à l'unité et la récupération des invendus par les associations.

Faire en sorte que les hypermarchés et les grandes surfaces fassent profiter les associations d'aide alimentaire de leurs invendus consommables plutôt que de les jeter, cela paraît en effet la moindre des choses. Certains le font déjà, et les associations se plaignent plutôt de manquer d'infrastructures pour les stocker.

Si c'est seulement pour en arriver là, le gouvernement a-t-il vraiment besoin de mener campagne comme il le fait sur ce thème ? Mais il s'agit, a déclaré le ministre, « de s'engager concrètement contre les dérives de la société de surconsommation ».

Avec la crise, le problème aujourd'hui n'est pourtant pas la dérive de la soi-disant « surconsommation », mais bien celle de la sous-consommation. Tout se passe comme si le gouvernement voulait faire croire, ou laisser croire sans le dire, c'est-à-dire hypocritement, qu'en combattant la première il s'attaque aussi à la seconde. C'est un peu gros.

Si aujourd'hui de plus en plus de chômeurs, de retraités, de familles, de travailleurs, ne mangent pas à leur faim, et dépendent pour subsister des associations caritatives (il y a officiellement en France trois millions de bénéficiaires de l'aide alimentaire européenne), ce n'est pas parce que la population, ou une partie de la population, consommerait trop, ou mal, et gaspillerait de 20 à 30 kg de nourriture par an (soit moins d'une centaine de grammes par jour et par personne, ce qui, même si c'était vrai, ne serait pas si exorbitant !) et ce n'est pas parce que des supermarchés jettent ce qu'ils ne vendent pas. C'est parce qu'avec le chômage, les bas salaires, les retraites rognées, la hausse des prix des produits de première nécessité, la pauvreté ne cesse de se développer.

Dans la crise, avec l'aide des gouvernements de gauche comme de droite, pour que les riches soient de plus en plus riches, les pauvres sont de plus en plus pauvres. C'est cette dérive-là qu'il faut combattre.

La Dépêche, 15 10 2012

Au moment où les associations d'aide aux plus démunis (Restos du cœur, Secours populaire, etc.) mènent campagne contre le projet de l'Union européenne de revoir à la baisse son programme d'aide alimentaire, le gouvernement mène campagne lui contre... le gaspillage alimentaire.

« Chaque Français jette entre 20 et 30 kg de nourriture par an », a expliqué Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, ajoutant que, sur l'ensemble de la chaîne alimentaire - c'est-à-dire en y incluant producteurs, commercialisateurs, restaurateurs, etc. -, ce serait 150 kilos de nourriture qui seraient jetés par an et par personne. Le gouvernement se donne comme objectif de diviser ces chiffres par deux d'ici 2015, en favorisant la vente de produits à l'unité et la récupération des invendus par les associations.

Faire en sorte que les hypermarchés et les grandes surfaces fassent profiter les associations d'aide alimentaire de leurs invendus consommables plutôt que de les jeter, cela paraît en effet la moindre des choses. Certains le font déjà, et les associations se plaignent plutôt de manquer d'infrastructures pour les stocker.

Si c'est seulement pour en arriver là, le gouvernement a-t-il vraiment besoin de mener campagne comme il le fait sur ce thème ? Mais il s'agit, a déclaré le ministre, « de s'engager concrètement contre les dérives de la société de surconsommation ».

Avec la crise, le problème aujourd'hui n'est pourtant pas la dérive de la soi-disant « surconsommation », mais bien celle de la sous-consommation. Tout se passe comme si le gouvernement voulait faire croire, ou laisser croire sans le dire, c'est-à-dire hypocritement, qu'en combattant la première il s'attaque aussi à la seconde. C'est un peu gros.

Si aujourd'hui de plus en plus de chômeurs, de retraités, de familles, de travailleurs, ne mangent pas à leur faim, et dépendent pour subsister des associations caritatives (il y a officiellement en France trois millions de bénéficiaires de l'aide alimentaire européenne), ce n'est pas parce que la population, ou une partie de la population, consommerait trop, ou mal, et gaspillerait de 20 à 30 kg de nourriture par an (soit moins d'une centaine de grammes par jour et par personne, ce qui, même si c'était vrai, ne serait pas si exorbitant !) et ce n'est pas parce que des supermarchés jettent ce qu'ils ne vendent pas. C'est parce qu'avec le chômage, les bas salaires, les retraites rognées, la hausse des prix des produits de première nécessité, la pauvreté ne cesse de se développer.

Dans la crise, avec l'aide des gouvernements de gauche comme de droite, pour que les riches soient de plus en plus riches, les pauvres sont de plus en plus pauvres. C'est cette dérive-là qu'il faut combattre.

Jean-Jacques LAMY, Lutte Ouvrière, 26 10 2012