Les mesures annoncées par Ayrault seront l'occasion de créer une splendide usine à gaz. S'agira-t-il d'un choc de compétitivité ou d'un choc de complexité ?
Par Pierre Chappaz.
Résumé des annonces d'Ayrault sur la "baisse des charges":
Comment baisser les charges sans baisser les charges, en baissant les impôts de 20 milliards, après les avoir augmentés de 20 milliards.
Vous n'avez pas tout compris ?
En décortiquant les annonces de mardi suite au rapport Gallois, on constate que le niveau des charges sociales restera inchangé. Simplement, une baisse d'impôt - égale à la hausse récente de 20 milliards - sera accordée aux entreprises.
Les mesures annoncées sont l'occasion de créer une splendide usine à gaz comme savent les fabriquer les créatifs de Bercy : les charges sociales resteront payées plein pot aux taux actuels, et une partie sera remboursée par la suite sous forme de "crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi" encore obscur. Les nouveaux effets de seuils pour le calcul des remboursements de charges vont égayer la vie des comptables dans les entreprises, impatients de connaître les formules de calcul du crédit d'impôt qui devrait être plus ou moins important jusqu'à 2,5 fois le smic (rien au-delà). S'agira-t-il d'un choc de compétitivité ou d'un choc de complexité ?
J'ai une suggestion pour le gouvernement français : créer un nouveau "crédit d'impôt pour financer l'embauche d'un énarque dans chaque PME". Un énarque, ça doit pouvoir s'y retrouver dans les 3200 pages du Code du travail français, non ?
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