L’étranglement progressif de la société civile tue la nation et constitue la cause profonde de la ruine de notre pays.
Par Martin Legendre.
À l’heure où l’on appelle au « patriotisme économique » pour relever la Nation, il n’est peut être pas inutile de rappeler aux « sans jugeotes » qui ont pris le pouvoir qu’il n’y a pas de Nation sans société civile.
Comme l’explique Wikipédia la société civile est « le domaine de la vie sociale civile organisée qui est volontaire, largement auto-suffisant et autonome de l'État ». C’est la force vive de la Nation.
Quand la dépense publique représente déjà 56% de la dépense nationale, où près d’un euro sur deux est donc dépensé selon des principes et des décisions prises par les oligarques de l’État obèse, ne serait-il pas patriotique de parler des efforts que nos dirigeants doivent faire pour permettre le redressement de l’État en difficulté ? Où est, en effet, le patriotisme économique de notre gouvernement de fonctionnaires qui augmente les impôts sans avant tout baisser la dépense publique ? Quand l’État impose plus sans dépenser moins c’est encore et toujours à la société civile, notamment ses classes moyennes et ses PME, de subir l’effort qu’il est imposé de produire pour rembourser la dette.
L’augmentation incroyable d’impôts en tout genre qui tombent sur les Français étouffe la société civile et montre que la propriété, en France, n'est plus devenue qu’un prétexte à se voir payer plus de taxes. Qu’il est lointain le moment où la Nation inscrivait la propriété individuelle comme un droit de l’homme naturel et imprescriptible.
Cette substitution démesurée de l’appropriation publique à la propriété individuelle est le résultat d’un long processus. Depuis près de 40 ans, nos « hauts administrateurs » ont utilisé le surendettement public pour produire des « miracles sociaux » et ainsi « légitimer » le pouvoir et l’intervention croissante de la sphère publique qu'ils dirigent. On aurait bien aimé entendre parler de patriotisme économique quand cette « élite » ultra puissante de hauts fonctionnaires a ainsi surendetté l’État et, par là-même, les enfants de la nation.
Ne l’oublions jamais : notre Nation s’est fondée, avec la révolution française, grâce à la primauté du tiers État, la société civile d’alors. L’éviction progressive de la société civile tue la nation et constitue la cause profonde de la ruine de notre pays.
Seul le rétablissement des libertés civiles fondamentales, dont le droit de ne pas voir sa propriété toujours un peu plus spoliée au nom de la volonté particulière d’une caste ultra protégée, permettra à l’initiative, l’ingénuité et la responsabilité individuelle des Français de s’exprimer à nouveau de façon créative et productive. La prospérité de la nation, et de nos enfants, dépend de nous, surtout pas « d’eux ».
Nos élites administratives nous tiennent en fait un discours du type « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ; et surtout soyez patriote... » Les élites qui envoyèrent les Français au casse-pipe en 14-18 avaient le même genre de patriotisme...