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Le choc de compétitivité... version MacDonald's

Publié le 08 novembre 2012 par Juan
Le choc de compétitivité... version MacDonald's
Sa tribune mérite le détour, surtout après les annonces, le choix, le cap énoncé par Jean-Marc Ayrault ce mardi en matière de soutien à la compétitivité des entreprises.
Pour faire plaisir, soulager les entreprises et leurs finances, il y a trois moyens: alléger la TVA, les cotisations sociales ou leur impôt sur les sociétés. Le gouvernement a évacué la première piste (et lourdement), la seconde (que préféraient Sarkozy et Gallois), pour retenir la troisième.
Et voici que l'entreprise McDonald nous fournit l'exemple qu'il fallait pour mieux comprendre le sujet.
Thomas Thevenoud, ce député socialiste publiquement interpelé par le géant du fast-food parce qu'il avait osé critiqué le rendement de l'allègement de TVA sur la restauration, a répliqué dans une court texte publié par le quotidien Libération lundi 5 novembre.
Chiffres à l'appui, le député pose quelques questions et apporte quelques réponses qui fâchent sur l'utilisation de cette niche fiscale par MacDonald's. Des informations qui méritent d'être rapprochées de cette question d'actualité: mais que fait une (grande) entreprise quand on réduise une fraction des prélèvements obigatoires qui l'affectent ?
Le constat est édifiant, presque scandaleux.
En voici le détail.
1. La baisse du taux de TVA dans la restauration a représenté 190 millions d’euros brut par an d'allègement pour MacDonald's en France (2009). Quel "cadeau" !
2. « 79 millions d’euros reversés aux salariés grâce à la création de 3 000 emplois de plus chaque année ». Comme le précise le député, la multinationale ne précise pas combien de ces emplois auraient été de toutes façons créés, compte tenu du dynamisme de l'entreprise en France (son second marché après ... les Etats-Unis !)
3. 28 millions d’euros ont été consacrés pour baisser de 5% « le prix du menu phare », le Big Mac. Le député s'interroge: qu'en fut-il des autres menus ou produits ?
4. 64 millions d’euros consacrés à l'investissement. Nous sommes - sincèrement - ravis. C'est le vrai donnant-donnant qu'on peut et doit espérer d'un tel avantage fiscal.
79+28+64 = 171 millions d'euros... Restent donc 19 millions de pur profit.
Dix pour cent de marge sur l'avantage fiscal initial !
Formidable !
« Au total, tu confirmes qu’il t’est resté dans la poche 19 millions d’euros net par an grâce à la baisse de la TVA. Ce n’est pas rien, tu le concéderas. » s'amuse Thévenoud, doux-amer.
Réduire la TVA, cet impôt si injuste, est parfois la pire des idées.


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