Magazine Bien-être

Se faire plaisir

Publié le 07 novembre 2012 par Lonewolf

Je me suis souvent demandé pourquoi écrire. Plus que ça même, quel enrichissement cela apporte, et surtout pour qui et pour quoi se donner la peine de le faire.
Longtemps j’ai cru que je le faisais pour moi, et même si c’est vrai de prime abord, ma manière de le percevoir était faussée.

J’ai eu plus qu’à mon tour envie d’être lu. L’envie de plaire, de faire réagir, l’envie d’être reconnu comme quelqu’un qui sait écrire, qui sait choisir ses sujets, à la pointe des idées ou des modes.
Mais ceci est la partie narcissique de l’écriture, qui ne devrait normalement pas être une motivation. Du reste elle ne l’est qu’à partir du moment où elle se nourrit de résultats.
Dans une telle mentalité, on écrit quand ça plait, on prend plaisir à se sentir lu, à voir des réactions, on partage et on cherche à plaire toujours plus.

Mais on se perd lentement mais surement dans pareil processus. L’écriture ne doit pas être faite pour attirer un support, une affection, une reconnaissance. Toutes ces choses vont et viennent, existent ou pas mais ne doivent pas être recherchées.
Je l’ai découvert récemment en lisant un livre, en fait je crois que j’ai seulement eu besoin qu’on me mette devant quelque chose que je savais déjà et que j’avais déjà compris sans pouvoir le nommer.
Ecrire c’est se partager, s’offrir, se livrer, que ce soit dans la fiction ou pas, dans l’émotion ou dans l’action.
Mais il faut le faire pour soi, savoir si ce que l’on partage nous enrichit ou pas. L’écriture ne devrait pas être une tentative de se constituer auprès des autres, pas plus que les autres moyens d’expression ou les arts en général.

Finalement c’est en se faisant plaisir à soi, en laissant son être tout entier s’exprimer que l’on finit par plaire ou pas, mais même si on déplait, même si on choque, même si on est regardé autrement, il ne faut jamais se perdre en route.
Tout ceci fait que j’ai je crois retrouvé le goût à quelque chose que je me forçais presque à faire ces temps-ci, quelque chose qui était devenu une contrainte plus qu’un plaisir. Car avant tout, il faut savoir se faire plaisir et ne chercher que ce plaisir-là, intime, immédiat et réel.


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