Un sondage de la BBC, publié le 22 octobre dernier ici, effectué par GlobeScan/PIPA entre le 3 juillet et le 3 septembre derniers, m’avait prévenu de ma situation solitaire. Dont je me console en pensant à Hugo (Victor).
Il ressortait en effet de ce sondage qu’une moyenne de 50% des sondés de 21 pays, au nombre total de 21'797, voteraient Obama s’ils le pouvaient et qu’une moyenne de 9% de ces mêmes sondés, seulement, voteraient Romney.
Toujours selon ce sondage britannique, la France normale, en pleine décrépitude, dont je suis originaire, aurait plébiscité Obama en lui accordant 72% des suffrages... Ce qui démontre à l’envi que ceux qui se ressemblent dans les désastres finissent par s’assembler dans le déclin.
La Suisse ne figure pas dans le panel de pays de ce sondage, mais je ne me fais guère d’illusions sur la prédilection des citoyens helvétiques pour Obama, encouragés dans cette chimère par tous les médias depuis des mois, sans souffrir de contradiction.
Cela dit, je me réjouis de deux choses.
La première est que les Américains, qui sont les premiers intéressés par ce qui se passe chez eux se sont montrés beaucoup moins obamaniaques que tous les sondés du vaste monde, séduits par le charisme indéniable de ce marchand de rêves, qui risquent de se transformer en cauchemars.
Les Américains n’ont donné la préférence à Obama sur Romney que par 50,4% des voix contre 48,1%, et ils ont été beaucoup moins nombreux qu’il y a quatre ans à se rendre aux urnes, sans doute parce que la présidence d'Obama les a réellement enthousiasmés. A l'époque Obama avait recueilli 69,3 millions des suffrages et il n'en recueille aujourd'hui que 60,4 (selon les derniers chiffres connus à 22:00).
La deuxième est que la capacité de nuisance d’Obama, cet anticapitaliste foncier déguisé en gentil social-démocrate, qui s'appuie sans vergogne sur un crony capitalism, ne pourra pas s’exercer autant que pendant les deux premières années de son mandat, par le simple fait, qui est têtu, que la majorité à la Chambre des représentants lui échappe encore, comme lors des élections de mi-mandat.
Seulement, comme les Républicains n’ont pas conquis pour autant la majorité au Sénat - les Démocrates n'y ont heureusement pas 60% des sièges -, ils ne pourront pas défaire les véritables chevaux de Troie destinés à détruire l’Amérique des pères fondateurs que sont les lois liberticides suivantes, épinglées par Guy Millière dans son livre Le désastre Obama:
- l’EPA (Environmental Protection Agency), qui a « promulgué des milliers de règles, déployé des milliers de contrôleurs »;
- la FCC (Federal Communication Commission), qui a placé « internet sous contrôle »;
- la « loi de stimulation de l’économie », qui s’est traduite par des investissements improductifs et des subventions à des entreprises écologiquement correctes;
- la « loi de protection des patients et des soins à des prix abordables », qui se traduira dès 2014 par le passage sous contrôle gouvernemental de 16% de l’économie du pays;
- la « loi de réforme de Wall Street et de protection du consommateur », qui met sous tutelle tout le secteur financier.
Ces lois continueront donc de favoriser le déclin des Etats-Unis, qui ne seront plus, pendant au moins quatre ans, qu’une locomotive poussive de l’économie mondiale. Et de cela il n’y a pas de quoi se réjouir. N’en déplaise aux sondés de tous pays, qu'ils s'unissent ou non dans l'impuissance.
Francis Richard