Tame Impala – Lonerism | LP (Modular People)

Je me suis toujours demandé ce que ça pouvait faire de piloter un putain d’avion

Lonerism c’est un peu un A357, un Canadair, un planeur, un ULM, n’importe, juste la sensation de piloter un truc à deux ailes qui plane, qui fait swoosh dans les airs, et surtout, surtout, qui soit au dessus des nuages.

Certes on peut toujours se dire qu’en écoutant certaines musiques, l’entre doigts habillé d’une cigarette aux pouvoirs comiques et cosmiques, on pourrait avoir la même sensation. Optons pour la facilité, l’automne et le froid n’étant pas propices à la motivation, je préfère appuyer sur play et chercher mon briquet que de sortir à l’extérieur prendre des cours de pilotage…

Fermez vos yeux, ouvrez vos oreilles, Messieurs Dames vous avez pris place à bord de Lonerism Airlines, décollage imminent

Quoi de mieux pour que les roues ne touchent plus le sol qu’une introduction qui s’appelle « Be above it ». Above la mer, above les gratte ciels, above le world, above les nuages. Les australiens de Tame Impala t’emmènent en voyage à bord de leur vieux coucou 70s mais attention, écoute le moteur comme il ronronne bien, il a été mis au goût du jour.

Décrochez votre ceinture, le pilote gère tout, la météo est agréable, les perturbations loin de l’avion, les rythmiques s’accélèrent, les sourires apparaissent : feels good in here!

Les murs de l’avion sont recouverts de tapisseries 70s complètement kitchs et psychédéliques? Et alors? Arrête de te plaindre, ça fait partie du voyage!
Au micro, on croirait presque que c’est John Lennon qui est ressuscité sur certaines chansons. Le son, les instruments, les ambiances. Tout y est. London, San Francisco, 1974… Et bien, t’as tout faux, c’est 2012 et c’est Perth en Australie.

Ooooh déçu? Beh non il faut pas. L’origine on s’en fout, le son c’est le plus important. Encore du revival et du vintage? Et bien non plus. Juste un trio qui nous permet d’apprécier une oeuvre discographique comme le lambda moyen des 70s découvrirait à l’époque un Stevie Wonder, un Beatles bien poussiéreux. Dégrafe quelques boutons en haut de ta chemise, go!

Ca secoue? Normal.

Lonerism, un album en altitude, tout en couleurs, tout en variations, tout en rythmiques, tout du bon.
Une ôde au voyage, en l’air, sur terre, sur l’eau, en mocassins, en Vespa, en Fiat Cinquecento, en avion, en putain de dirigeable, n’importe! L’important est de ne pas oublier vos lunettes de soleil.
Histoire de ne pas être éblouis par le psychédélisme criard de Tame Impala, votre guide ultime pour apprécier ce qui va sans doute être le plus beau nuage de 2012.