Deux agences de l'ONU ont présenté fin octobre un "Atlas de la santé et du climat", un nouvel instrument destiné à montrer sur des cartes géographiques quels sont les risques pour la santé en cas de changement climatique ou de conditions météo extrême.
Ce document "scientifique", qui sera publié dans toutes les langues de l'ONU, présente graphiques, dessins, cartes géographiques et cartes météo sur une cinquantaine de pages, ainsi qu'une présentation détaillée de plusieurs maladies liées au climat(malaria, diarrhée, méningite, dengue).
"Cet atlas, a déclaré Mme Chan, directrice générale de l'OMS (Organisation mondiale du commerce), peut être utilisé comme guide pour aider les décideurs à prévenir certains maladies liées au climat."
Mme Chan a notamment cité en exemple les pays subsahariens, balayés chaque année par des vents chauds transportant le virus de la méningite.
Si l'on arrive à savoir par avance quand arrivent ces vents, cela "nous permettra de lancer des alertes et d'engager des campagnes de vaccinations avant l'arrivée des vents", a-t-elle expliqué.
De son côté Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM (Organisation météorologique mondiale), a souligné que les canicules extrêmes, telles que la Russie en a connues pour la première fois il y a deux ans, risquent de survenir tous les 5 à 10 ans d'ici la fin siècle.
"Il est important, a-t-il dit, d'alerter en premier lieu les personnes âgées, qui selon les prévisions de l'OMS seront majoritaires d'ici 2050."
Un Atlas pour sauver des vies
Un grand nombre de cartes, tableaux et graphiques réunis dans l'atlas rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat :
Dans certains endroits, l'incidence de maladies infectieuses, comme le paludisme, la dengue, la méningite et le choléra, peut varier d'une saison à l'autre d'un facteur allant jusqu'à 100, ainsi que d'une année à l'autre, selon le temps et les conditions climatiques. Le renforcement des services climatologiques dans les pays d'endémie peut aider à prévoir l'apparition, l'intensité et la durée des épidémies.
Des études de cas illustrent comment la collaboration entre les services de météorologie, d'urgence et de santé sauve déjà des vies. Par exemple, le bilan de cyclones d'intensité similaire au Bangladesh est passé d'environ 500.000 morts en 1970 à 140.000 en 1991, puis 3000 en 2007, en grande partie grâce à la préparation et à l'amélioration des systèmes d'alerte précoce.
Les canicules extrêmes, que l'on attend pour l'instant à une fréquence d'une fois tous les 20 ans, pourraient se produire en moyenne tous les 2 à 5 ans d'ici le milieu de ce siècle. Parallèlement, on observera quasiment un quadruplement du nombre de personnes âgées vivant dans les villes (l'un des groupes de populations les plus vulnérables au stress thermique), qui passera de 380 millions en 2010 à 1,4 milliard en 2050. La coopération entre les services climatologiques et ceux de la santé peut déclencher des mesures pour mieux protéger les populations en période d'événement climatique extrême.
Le passage à des sources d'énergie propres dans les maisons atténuerait le changement climatique et sauverait la vie d'environ 680.000 enfants par an en réduisant la pollution de l'air. L'Atlas montre également comment les services de météorologie et de santé peuvent collaborer pour surveiller la pollution de l'air et ses conséquences sur la santé.
De plus, cet outil unique montre comment la relation entre la santé et le climat dépend d'autres vulnérabilités, comme celles créées par la pauvreté, la dégradation de l'environnement et la mauvaise qualité des infrastructures, notamment en matière d'eau et d'assainissement.
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