Il y a du lourd dans The Thieves (2012), l’un des plus gros
cartons du box-office sud-coréen qui s’impose à l’heure actuelle comme LE plus
gros succès historique local en nombre d’entrées. Choi Dong-hoon (également
co-scénariste avec l’inconnu Lee Gi-cheol) réunit un casting cinq étoiles pour
sa quatrième réalisation. Celui qui fut l’assistant d’Im Sang-soo pour Tears (2000) met en scène un film
d’action qui allie humour et suspens, tout en nous faisant voyager de la Corée
du Sud à Hong Kong en passant par Macao.
Popie, Yenicall, Chewing-gum et
Zampano sont des voleurs professionnels qui sévissent en Corée du Sud. Après
s’être emparés d’un objet rare pour lequel ils sont recherchés, ils acceptent
un gros contrat à Macao pour se faire oublier un temps. Cette proposition est
celle de Macao Park, une ancienne connaissance de Popie et Pepsee qui vient de
sortir de prison. Macao Park organise une rencontre avec une équipe de voleurs
chinois, basée à Hong Kong. Tout ce joli monde se retrouve alors dans l’ex-colonie
britannique avant de partir pour l’ancienne enclave portugaise…
The Thieves, c’est la grosse machine à divertissement. Une grosse
production pour le grand public qui en donne pour son argent. On assiste à un
spectacle multilingue qui se donne les moyens de ses ambitions. On pourrait
résumer la chose comme étant un « remake kimchi » (plus ou moins officieux)
du film de Steven Soderbergh, Ocean’s
Eleven. Mais ce serait réducteur pour un film comme celui-ci. Si le cadre
est le même, une ville de jeux de hasard et ses casinos, et que l’on suit une
équipe de cambrioleurs de haut vol, ce film de Choi Dong-hoon offre tout de
même une touche propre. Alors oui, le film ne surprendra pas dans son
déroulement, souvent prévisible. The
Thieves livre des rebondissements en pagaille et une tension permanente
commune à ce genre de production. On y trouve des personnages hauts en couleur
et qui ont tous des caractéristiques propres. Ils se dégagent d’ailleurs de ces
personnages un charisme ravageur qui nous les rend sympathique et attachant. On
plaide rapidement pour leur cause. L’humour du film fonctionne bien, la plupart
du temps. L’action qui y est distillée également, rappelant au passage
certaines productions hongkongaises (de Tsui Hark à Johnnie To) mais qui ne
parvient tout de même pas à rivaliser avec ses homologues chinois. Soyons clair
à ce propos, si le déballage d’action (cascades et gunfight) est correctement mis en scène, il n’en reste pas moins
très conventionnel. On sent les influences de certaines œuvres, sans apporter
grand-chose de nouveau. Peu importe, le plaisir est bien là. On suit cette
histoire sans temps-mort qui ne nous laisse aucun répit. On regrettera
cependant des incohérences dans le scénario aux facilités scénaristique ainsi que son manque
d’unité. Là pour le coup, le scénario devient le gros bémol du film. On assiste
notamment à des scènes superflues. On pense spécialement aux flash-backs et la
part donnée aux relations de trois des personnages. Cet ensemble aurait pu être
réduit à son strict minimum, et ce, sans nuire au développement des intrigues, attraits
généralement aux trahisons dans ce type de films à cambriole.
Cette production à grand
spectacle qu’est The Thieves est un
divertissement correct. Il nous fait passer un agréable moment, sans non plus
transcender. On reste tout de même satisfait par une grosse partie du film,
tout en étant plus retenu au sujet de certains partis-pris.
Sinon, une spéciale pour le
couple à l’écran que campe l’acteur hongkongais Simon Yam et l’actrice sud-coréenne
Kim Hae-suk qui sublime chaque film dans lequel elle joue.
PS : il manque une scène à
ce film. Une dernière scène (clin d’œil) entre le personnage de Yenicall
(Gianna Jun) et Zampano (Kim Soo-hyun). The
Thieves 2 se profile sans doute à l’horizon pour rattraper cet oubli.
I.D.