Beaucoup d’analystes affirment que de grandes figures de la rumba connues pendant une certaine génération vont se caser progressivement dans les arrières de la mémoire collective, autant la génération des musiciens actuels doit convaincre par la capacité de produire des textes dignes de défier ou de " faire oublier " leurs prédécesseurs.
Dans le domaine musical, la disparition des monuments tels que Franco Luambo Makiadi « Le Grand maître » et son estimé collaborateur Madilu Multi System se révéleront pour longtemps encore, un coup dur à la production de tout un style. Il s’agit de la rumba, telle qu’ils l’ont marquée de leur empreinte.
A ce jour, le " Seigneur Ley " autrefois Pascal Tabu Rochereau a reçu des hommages mérités. Partant, son retrait de la scène musicale se constate, même si des sceptiques attendraient l’éventualité d’un communiqué (officiel) pour en avoir le cœur net.
Là encore, c’est une " école " qui bientôt sera évoquée au passé. Septuagénaire, le " dépositaire rythmique " que des fans ont surnommé le poète Simaro Masiya ne serait pas près, de l’avis des observateurs, à défier le poids de l’âge.
Pour l’heure, il nous revient que ni producteurs ni voyages ne sont prêts à séduire foncièrement l’homme de l’avenue Isangi à Lingwala.
"Si l’idée de mettre sur pied quelque centres de formation ou de perfection pouvait le hanter, sans doute que le vieux Simaro le ferait.
Car l’expérience rythmique et la composition des textes musicaux au style rumba, l’homme l’a suffisamment mis au service du public autant qu’il a pratiqué la musique dans notre pays.
Au moment où le " dossier "relatif au rajeunissement de l’orchestre Bana OK ne paraît pas à l’ordre prioritaire sur la table du poète, là encore la sortie de scène constatée met en souffrance tout un héritage musical", a témoigné un animateur culturel, fruit de l’Institut National des Art (Ina).
Et d’ajouter : Quand l’âge avance, il est conseillé de s’adapter à autre chose pour notamment se maintenir.
Si l’on a été un (bon) musicien, mettre en place un studio est aussi conseillé. Car une telle structure, le cas échant, jetterait un pont entre les partants et ceux qui sont encore actifs dans cet art.
Dans le même ordre d’idée, cela stimulerait beaucoup d’autres jeunes en quête de modèles. La vérité c’est que la crise aujourd’hui, ce n’est pas le manque de modèles mais l’incapacité de suivre les modèles existants, a démontré l’animateur su évoqué.
Comme on le comprend, le " ndombolo " qui, hier encore a eu le vent en poupe, séduit moins par rapport à une " rumba mi-accélérée ".
Par le temps qui court, deux figures et une troisième semblent se disputer l’étendard à cet effet : Fally, Ferre et le Karmapa, même si ce dernier doit encore refaire ses énergies, en termes de présence autant sur la scène que sur le marché.
En somme, les " Choqué", " Mokonyonyo ", " Epasola ", " Nager ", " Kwasa kwasa " ont fait leur temps, certes.
Pour l’heure, maints observateurs sont d’avis qu’autant de grandes figures "détentrices" de la rumba connues pendant une certaine génération vont se caser progressivement dans les arrières de la mémoire collective, autant la génération des musiciens actuels doit convaincre par la capacité de produire des textes musicaux dignes de défier ou de " faire oublier " des grands comme Franco Luambo, Pascal Tabu, Kiambukuta Josky, Youlou Mabiala, Johnny Bokelo, Madilu System, Pamelo Moun’ka, Bimi Ombale, Dindo Yogo, Papa Wemba, Emeneya Kester et bien d’autres.
Payne/L’Avenir
(Milor/BTT/PKF)