On y était : Andy Burrows, Half Moon Run et Here We Go Magic au festival des Inrocks VW

Publié le 07 novembre 2012 par Swann

L’affiche était sublime. Le Divan du Monde plein à craquer. Les hipsters parisiens ont lissé leurs moustaches et sortis leurs plus belles chemises à carreaux pour une soirée placée sous le signe de la douceur indie-folk. Sur scène, des beaux garçons. Ils s’appellent Andy Burrows, Half Moon Run et Here We Go Magic, et les trois groupes ont soufflé un vent de délicatesse sur la salle.

Andy Burrows est le premier à monter sur scène. Échappé de Razorlight et We Are Scientist, l’Anglais démontre qu’il est meilleur aujourd’hui avec une guitare sèche. Sa période rock semble derrière lui, désormais Andy fait du folk, et dans les règles de l’art. Picking efficace, un piano délicat, un violoncelle raffiné : c’est la recette que le songwriter a mis au point pour concocter son album Company. Company, une collection de pépites toutes plus sublimes les unes que les autres qui peuvent t’arracher une larme sans crier gare. « If I had a Heart » est un crève-cœur, on aime le côté americana de « Maybe You« , et les envolées Elliottsmithiennes de « Stars In The Sky« .

Half Moon Run prend la suite des opérations. Les Canadiens sont en France depuis déjà un bon moment, puisqu’ils accompagnent le grand Patrick Watson sur les routes. Cette fois, le public vient massivement pour eux. Principalement. Ils présentent sur scène leur époustouflant premier album Dark Eyes. Ils chanteront ainsi la quasi-totalité de ce dernier. Seul manqué à l’appel « No More Losing The War« . Première constatation : la scène du Divan du Monde est décidément trop petite pour le bordel apporté par les Canadiens. Chacun des membres du groupe jongle en effet avec deux instruments, en même temps : clavier-batterie, clavier-basse etc… Impressionnant. On est aussi impressionné par la puissance vocale de Devon le chanteur, et la maitrise scénique du groupe dans son entier. A l’écoute de l’album, on avait parfois l’impression d’écouter les petits-frères du Radiohead des premières heures. Sur scène, l’impression se confirme notamment sur « Drug You » et surtout « Give Up« . Mais s’arrêtait là serait stupide, Half Moon Run a la force d’être un groupe avec une identité propre. Des mélodies folk, des arrangements subtils, des rythmiques à la limite du tribal, et cette voix si particulière et atypique du chanteur qui colle à l’oreille. Les chansons sont efficaces et restent bien en tête à l’image de « Call Me In The Afternoon » ou encore « Full Circle« .  D’autres nous enveloppent de leur chaleur comme l’irrésistible « Need it« . Half Moon Run ne restera sur scène que quarante-cinq minutes. C’est court. Mais c’était intense.

Difficile de passer derrière le trio de Montréal. Après leur set remarquable, celui de Here We Go Magic semble bien plat. Propre mais pas fou. En réalité, c’était même chiant. Aussi bien musicalement que visuellement. Les membres du groupe sont éparpillés aux quatre coins de la scène, et jouent chacun dans leurs coins sans un regard pour les copains. Petite déception, l’unique de la soirée.

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