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« Gabriel Garcia Marquez raconte qu’il a trouvé l’inspiration pour « Cent ans de solitude » dans sa voiture sur la route des vacances. Le problème, c’est que j’ai pas de voiture… et si je pars en train, j’ai peur d’écrire un roman de gare. »
Les auteurs :
Jean-François Kierzkowski écrit plutôt bien, pourtant aucun de ses romans publiés n'obtient le prix Goncourt. Avide de reconnaissance, l'auteur se rabat donc sur les mathématiques et tente de décrocher la médaille Fields. Après un travail acharné, il se retrouve à enseigner en collège. Déçu, il décide de revenir à l'écriture, puis il hésite, puis il réfléchit, puis il a faim alors il cuit des nouilles. Il les mange saupoudrées de parmesan. Une fois repu, il se dit bon d'accord, allez, c'est bon, ça va : je reviens à l'écriture.
Mathieu Ephrem aime dessiner les grands espaces, les scènes de batailles napoléoniennes, les foules bigarrées et, plus généralement, les hommes assis dans leur salon derrière un ordinateur. C'est donc tout naturellement qu'il s'enthousiasme pour ce projet. Tel un orfèvre, il compose ses cases une à une sans céder à la facilité du copié/collé et travaille au pinceau sur toiles de très grand format. Curieusement, Ephrem est pressenti cette année pour la médaille Fields. (Source : Editeur)
L’histoire :
Comment devient-on écrivain ? Le croirez-vous mais tout est là, à portée de main, devant vous, exposé dans les pages de ce livre à votre attention. Plongez dans le quotidien d'un créateur, véritable pétrisseur de matière littéraire, capable de donner vie à une oeuvre à la fois singulière et universelle. Dans un portrait sans fard ni concession, s'approchant au plus près des préoccupations du métier, Kierzkowski et Ephrem dévoilent ici pour la première fois dans toute sa complexité la réalité du travail d'auteur. Déjà unanimement considéré par la critique parisienne comme un ouvrage de référence, En route pour le Goncourt est au futur écrivain ce que fut autrefois le J'attends un enfant de Laurence Pernoud aux futurs parents ; le Guide du Routard de l'Ardèche aux vacanciers ayant réservé au camping de Vals-les-Bains la première quinzaine d'août ; ou encore Maman, j'arrive à dessiner avec les pieds et la bouche aux jeunes accidentés de la route.
Ce que j’ai aimé :
Ce petit album est une petite perle croquant avec justesse et humour le monde des jeunes écrivains en herbe persuadés que leur vocation est toute tracée, descendue droit devant du ciel lui-même, alors que le ciel s'échine à ne leur apporter qu'une page blanche dénuée d'un quelconque talent...
C'est tellement bien vu, drôle, original, désopilant, tendre et sombre à la fois. Une vraie merveille.
« J’ai lu que Paul Morand a dit : « Bien écrire, c’est le contraire d’écrire bien. » Ca ne m’avance pas beaucoup… Dans mon cas, il serait plus intéressant de savoir si moyennement écrire est le contraire d’écrire moyennement. »
« Je ne suis pas le premier écrivain à avoir des soucis d’orthographe. On raconte que Hans Christian Andersen avait de sérieux problèmes en ce domaine. On a retrouvé plus de 2600 fautes dans son journal personnel écrit entre 1825 et 1839. Oui mais bon, c’était un Danois. Si ça se trouve, il avait seulement oublié de barrer tous ses O. »
« Allô Mathieu ! Je t’appelle car aujourd’hui est un grand jour : je sors poster mon texte aux éditions Gallimard. Non… Bien sûr ! Je ne mise pas uniquement sur cette maison. Je ne suis pas fou… J’ai un minimum de lucidité. Comme je veux être publié, j’ai prévu une solution de secours. J’ai prévu une autre enveloppe pour les Editions de Minuit. »
« Je m’emmêle un peu dans ces histoires de compte d’auteur et d’éditeur… Récapitulons. Je paye pour que mon roman soit publié. Ça, c’est sûr. Par contre, je ne sais plus si c’est à moi de payer les lecteurs pour qu’ils lisent mon livre… »
Un pur régal...
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
D’autres avis :
En route pour le Goncourt, Jean-François Kierzkowski et Mathieu Ephrem, Editions Cornélius, 2011, 80 p. en noir et blanc, 11 euros