Ouvrir ce recueil de poésies tamoules, c’est aller à la rencontre de 23 poètes, hommes et femmes, 23 individualités qui, non seulement, abordent des sujets différents, mais le font aussi dans des formes variées. Certains textes sont très courts, d’autres s’étendent sur plusieurs pages. Ici, pour vous en donner un aperçu, je choisis un ou deux vers par poète à retrouver dans cette publication, textes traduits par Arvind Appadourai et Vasudevan Kanagasabai. (contacter [email protected])
Le temps qui me reste glisse petit à petit de mes mains
Comme fait mon chat
(S. Vijayalakshmi)
Elle regarde le visage de sa mère qui câline un enfant
Pour y retrouver les mots doux que sa mère avait inventés pour elle
(A. Vennila)
Tu jettes ma lucidité comme des dés ridicules
(Vasumithra)
Malgré moi, contre ma volonté, je me connecte à toi
(Thara Ganesan)
J’ai bu ce feu
Qui m’a désaltéré
(Sudheer Sendhil)
Le nœud toujours mystérieux de la nuit ne s’est toujours pas défait
(Sendhi)
Avec les bottes d’épinards invendus, tout en sueur, assoiffée, elle boit du thé
Quelle soif veut-elle étancher ?
(Seenu Ramasamy)
Un corbeau déféquera en vol sur ma tête
Pour me faire cadeau d’un autre jour noir
(M. Sathya)
Dans le sac lourd qui danse au guidon
Se balance sa bibliothèque d’emprunt
(Samayavel)
Mais j’ai envie d’enfanter par des mots d’amour
Des milliers et des milliers d’enfants qui écriront
(Sakhti Jothi)
Celui qui vient d’arriver demande où est passée son image
(Sabarinathan)
Mais pourquoi affliger cette fleur du nom d’un premier amour ?
(Puma Eeswaramoorthy)
Il n’est pas en votre pouvoir de décider quand l’heure figée se remettra en marche
(Manushyaputhiran)
Je m’émeus comme une graine qui doit être semée dans le sillon de ton attention
(S. Lakshmi Saravanakumar)
L’amour conduisit sa bicyclette et la cala sur le tronc d’un tamarinier.
(Isai)
Un corbeau me suit comme une ombre où que j’aille habiter
(Geethanjali Priyatharshini)
Depuis quatre mille ans je sais le vent, les vagues, la pluie et la boue
(Devendhira Poopathy)
Il y a un instant
Il quittait son atelier et revenait à sa demeure en passant par la tombe de son père
(R. Cinnasamy)
Dans un instant cet œil s’ouvrira et une statue vous contemplera
(Abbas)