Voici le premier Tome d'une trilogie de Michael Grant, auteur de la série à succès "Gone"... Attention, avec BZRK, on plonge dans la viande. Il n'y a qu'une seule issue possible: la mort ou la folie...
Comme il est très difficile de vous résumer (simplement), ce qui se passe dans ces 400 pages, et que je ne maîtrise absolument pas l'univers SF et technologique, je vais pour une fois m'appuyer sur la présentation faite par l'éditeur et par l'auteur lui-même pour vous donner une idée de ce dont il s'agit.
Dans un futur proche, une guerre fait rage entre deux factions. L'une désireuse de contrôler le monde, l'autre luttant pour préserver la liberté des hommes.
La première, l'Armstrong Fancy Gifts Corporation, qui aurait pour but, par l'entremise des nanotechnologies, de réduire l'humanité à un déterminisme proche de celui de l'abeille ouvrière, ce qui, selon elle, ouvrirait la voie à la paix et à la fraternité universelles. L'AFGC s'apprête à créer des peuples uniformisés, lobotomisés, dénués de volonté et de libre-arbitre. un troupeau de moutons. Cette guerre a lieu dans le macro, mais aussi dans le nano... dans la viande... dans le tissu mou de l'encéphale, là où nanobots et biobots s'affrontent pour mailler le cerveau des gens.
La seconde, BZRK, combat à l'inverse pour le maintien de la liberté individuelle. La bataille fait rage dans le macro et le nano, là où grouillent les acariens, où prospèrent les bactéries et où crépitent les étincelles de la conscience humaine en bondissant d'une synapse à une autre.
Les "soldats" de BZRK empruntent leurs noms à des fous, parce que la folie est leur destinée. Ils voyagent dans l'infiniment petit, au plus profond de la chair. Là. Dans la viande. Un à un, ils prennent part au combat. Dans le macro, dans le nano, ou dans les deux à la fois. Ils se battent pour la vie, pour la liberté, pour le droit inaliénable à sombrer dans la folie.
Les nanobots sont de bêtes robots minuscules, créés pour le combat, rapides et terriblement efficaces.
Les biobots, eux, sont créés à partir d'ADN humain, et sont ainsi dirigés mentalement, directement par l'être dont ils sont issus. Lorsque le biobot est blessé dans le nano, c'est l'humain dans le macro qui ressent la douleur. Les biobots sont plus lents, mais bien plus subtils que les nanobots. Ils sont capables de mailler un cerveau: créer de nouveaux liens entre les synapses, et ainsi associer entre eux des souvenirs, des sensations, des émotions.
Une fois que l'on a compris cela, on a compris que tout est possible. Quand quelqu'un s'introduit dans votre cerveau et entreprend de le mailler, il peut réécrire votre histoire, redéfinir de façon définitive la personne que vous étiez.
Les soldats de l'AFGC et de BZRK sont des adolescents à peine pubères, évidemment gamers et petits génies de l'informatique, pour qui la manipulation robots à l'échelle nano n'est qu'un jeu vidéo de plus. Leurs actions dans le nano ont un véritable impact dans le macro, mais tellement distancié qu'ils se rendent à peine compte qu'ils font la guerre...
Ce livre nous amène à une profonde réflexion sur l'identité, le bien, le mal, sans pour autant être dichotomique. Peut-on interdire à quelqu'un de se mettre en colère? de faire ses propres choix? Peut-on forcer quelqu'un à tomber amoureux?
Est-ce vraiment faire le bien que d'être prêt à tuer ceux qui veulent éradiquer le mal sur Terre en uniformisant les cerveaux? Est-ce vraiment faire le mal que de souhaiter la paix sur Terre, quitte à supprimer le libre-arbitre pour y parvenir?
N'est-ce pas tout simplement une nouvelle forme d'esclavage moderne? avec des marionnettes et des marionnettistes...
On peut aussi se demander jusqu'où l'on est prêts à aller sous couvert de progrès scientifique. Sachant que les biobots se nourrissent de carbone, et que le carbone est présent partout... Sachant qu'un robot, par essence, peut imiter tout de l'humain, sauf son pouvoir de création...
Que se passerait-il si un jour ces robots, issus d'ADN humain, étaient désormais capables de se reproduire, et échappaient au contrôle de l'homme? Leur croissance serait exponentielle, et en une semaine, ils auraient éradiqué toute forme de vie sur Terre, faisant de la Planète un désert.
Peut-on vraiment tout contrôler? L'homme n'est-il pas trop prétentieux face à la force de la Nature?
Beaucoup, beaucoup de questions soulevées, et même après avoir refermé le livre, ça continue de tourner, là-dedans, de titiller, d'exciter la curiosité... Ca va être dur de patienter jusqu'à l'automne 2013 pour pouvoir se plonger dans le Tome 2!