Après le remake du premier volet sur DS, la nouvelle portable de nintendo accueille un épisode inédit de Fire Emblem. En dépit des très bonnes bases de cette série, elle était peut-être entrée dans une certaine routine dernièrement et l’on s’attendait donc simplement à passer un agréable moment, sans étre surpris. C’était mal connaître les petits gars d‘Intelligent Systems, qui livrent avec Kakusei un excellent cru à leurs saga de Tatical-RPG.
Avant de commencer votre partie, vous êtes invité à créer votre propre héros, ou héroïne, parmi un choix de quelques possibilités. Il, ou elle, sera le protagoniste principal de ce volet, au même titre que Krom, prince aux cheveux azur de Saint-royaume d‘Iris (Dans ce metier, il faut avoir l’oeil.(Ces jeux de mots sont passibles de peine de prison…)). Ce dernier recueille votre avatar qui se réveille amnésique, à la suite d’un étrange cauchemar. Après avoir constaté ses talents de stratège, Krom, chef des brigades d’autodéfense (Il est donc le « kromandant ».Bon okay j’arrête.), l’intègre à son groupe à son groupe. Le pays du jeune homme est en effet la proie d’attaques de bandits, et des guerriers revenant on fait leurs apparition. Sa soeur aînée, la sainte Reine, lutte donc pour préserver la paix. De fil en aiguille, le royaume se retrouve en conflit avec celui, voisin, de Perezia, qui cherche à faire revivre le maléfique dragon Gimle. Ajoutez à cela un peu de mystère, avec un personnage masqué qui se fait appeler Marth, comme le héros du premier Fire Emblem, et vous tenez là un scénario efficace, dans la lignée de la franchise, mais avec une dimension tragique et épique encore plus habilement mise en valeur.
« L’héritage »
Ces batailles héroïques s’orchestrent autour d’un excellent gameplay, riche, complexe et terriblement prenant. Le jeu est un ensemble des meilleurs éléments de la série, réadaptés à la sauce maison, auxquels s’additionnent quelques innovations pour former un tout maléfiquement orchéstré. On reconnait les principes de base de la saga de Tactical-RPG, où l’on alterne, au tour par tour, entre phase alliée et phase énnemie sur des cartes assez vastes. Les rapports de forces fonctionnent toujours comme un bon vieux pierre-feuille-ciseaux astucieux, avec l’épée qui vainc la hache, qui bat la lance, qui est supérieure a l’épée, et ainsi de suite (plus d’autres subtilité, tels les arcs ou la magie). Le changement de job, captivant, fait son retour, permettant de promouvoir ou de reclasser des unités. À partir du niveau 10, en utilisant un objet dédié, un voleur aura l’opportunité de devenir assassin ou trickster, un prêtre sera libre d’embrasser la vocation de mage de guerre ou de sage, etc. Le tout est complété par un système de cinq capacités à équiper, qui s’obtiennent en atteignant un certain niveau dans une classe et que l’on peut garder quand on change de fonction.
« À deux, c’est mieux »
Pour donner encore plus de saveur au build-up de nos soldats, on retrouve également le concept de support, qui enrichit énormément les stratégies. Un combattant adjacent à un autre a la possibilité de l’aider lorsqu’il attaque ou se défend, soit en l’encourageant par un boost de ses compétences, soit en lui prêtant directement main-forte, voire carrément les deux. Plus deux unités s’entraident, plus elles développent d’affinités entre elles et plus les coups de main deviennent efficaces. Le niveau de soutient varie de C à S et une formidable entente peut même se solder par un mariage. Mais Kakusei va encore au-delà, avec un système totalement inédit : le « double ». Dans l’esprit du dernier Valkyria Chronicles (ou de son ersatz Shining Blade), un guerrier est capable d’en emmener un autre dans ses déplacements. Concrètement, les deux unités fusionnent temporairement en une seule, qui bénéficie alors de meilleures aptitudes. Le leader du duo (on peut les interchanger à tout moment) accomplit les actions, tandis que l’autre sert de support permanent, comme on l’a vu juste au-dessus. La somme de toutes ces options confère une immense richesse au soft et offre une variété de choix tactiques assez géniale. Et vu la résistance qu’opposent les adversaires, il s’agira de ne pas trop se tromper dans ses stratégies, surtout dans les modes de difficulté élévés !
« For eyes only »
Visuellement, la licence fait peau neuve avec cet opus. Yûsuke Kozaki, le character designer de No More Heroes, lui donne vraiment un coup de jeune. Il livre un casting très réussi, dans la droite lignée de ses précédents travaux, sans toutefois trahir l’esprit chevaleresque spécifique à la saga. Seuls les plus conservateurs trouveront quelque chose à y redire. Techniquement, la 3D stéréoscopique offre l’un des meilleurs rendus de la 3DS, très propret, agréable à regarder et qui permet une excellente lisibilité des maps. Les graphismes sont plutôt bons en général, même si l’on ne comprend pas pourquoi les protagoniste ont de tout petits pieds dans leur modélisation, ce qui laisse une sensation bizarre (rien de trop grave non plus). Dans l’ensemble, ce dernier épisode des FE est donc un Tactical de haut vol qui, on l’espère, remettra la franchise sur le devant de la scène. Il est attendu pour début 2013 en Europe.
Les + : – Le principe de support, associé à celui de « double »
- Très propre visuellement
- Des batailles superintenses
Les - : – Des menus toujours aussi peu ergonomiques
- Les petits pieds bizarres
- Nuits blanches en perspective…
Réalisation : 15/20
Gameplay : 18/20
Durée de vie : 14/20
Musique : 18/20
Scénario : 15/20
Final Score : 17/20
Avec son gameplay en béton armé et son dépoussiérage visuel, ce Fire Emblem s’inscrit comme l’un des plus réussis de la série. Un titre que tout fan de Tactical se doit de posséder, quitte à le commencer dans la difficulté la plus basse.