[Test] Dishonored

Publié le 06 novembre 2012 par Sylis38 @Gamer_news_fr

Après nous avoir gratifié de l’excellent Arx Fatalis en 2002, puis du non moins remarquable Dark Messiah quatre ans plus tard, voilà que les développeurs lyonnais d’Arkane Studios remettent le couvert avec le très attendu Dishonored. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait les choses à moitié !

Édité par Bethesda Softworks, Dishonored est un jeu d’infiltration en vue subjective fortement inspiré de séries mythiques tels que Deus Ex ou Thief, influences clairement revendiquées et assumées par les développeurs, parmi lesquels figure d’ailleurs un certain Harvey Smith, ancien de chez Ion Storm, le studio à l’origine de la série Deus Ex. Cependant, la grande force de ce titre réside dans sa capacité à transcender ces inspirations pour apporter un vent de fraîcheur au genre.

Dans Dishonored, vous incarnerez Corvo Attano, protecteur de l’Impératrice Jessamine Kaldwin, dirigeante de la ville de Dunwall, et de sa fille Emily. L’univers du jeu se démarque à bien des égards du reste de la production vidéoludique actuelle. Son esthétique steampunk et son monde librement inspiré de l’Angleterre victorienne sont une bouffée d’air frais dans un média de plus en plus monochrome. Dishonored profite d’ailleurs de l’expertise du génial Viktor Antonov, déjà directeur artistique du mythique Half-Life 2, et qui a grandement contribué à offrir au jeu une très forte identité visuelle. De nombreux thèmes annexes viennent enrichir l’univers imaginé par les développeurs d’Arkane : la peste qui sévit dans les rues de Dunwall, le conflit mystique qui oppose les Superviseurs au culte impie de l’Outsider, etc.

Une question de choix

Si il y a bien une chose que les développeurs ont su mettre en avant lors des diverses présentations du jeu, c’est certainement la notion du choix, qui s’exprime dans le gameplay évidemment, comme nous le verrons plus loin, mais aussi dans votre façon de faire évoluer le scénario.

Dans la peau de Corvo Attano, vous serez pris au cœur d’un complot politique orchestré par un groupe de conspirationnistes et accusé à tort du meurtre de l’Impératrice. Dès lors, l’histoire s’articulera autour de deux grands axes : vous venger des véritables coupables et aider la jeune Emily Kaldwin, héritière légitime du trône, à prendre la tête du gouvernement. Soyons franc, malgré quelques rebondissements quelque peu prévisibles, le scénario n’est pas la plus grande force du jeu, d’autant plus que certains petits défauts (comme le mutisme de notre héros) ont tendance à briser l’immersion du joueur.

Cependant, vous aurez la possibilité de faire de véritables choix qui orienteront le déroulement de vos missions. Ainsi l’histoire de Corvo pourra-t-elle devenir une quête de vengeance ou de justice, selon que vous choisissiez d’assassiner les responsables du meurtre de l’Impératrice ou que vous les épargniez. Mais ces choix vont beaucoup plus loin. En tuant tous les ennemis que vous rencontrerez, vous contribuerez à la propagation de la peste par exemple, ce qui aura une influence directe sur l’univers de jeu. Une conséquence néfaste que vous pouvez éviter en choisissant plutôt des les assommer ou de passer sans vous faire remarquer.

Un gameplay soigné

Si grâce au travail titanesque de Viktor Antonov et de toute l’équipe de créatifs d’Arkane le jeu est une réussite total d’un point de vue artistique, il ne faut pas perdre de vue que la plus grande force de Dishonored, c’est son gameplay d’une richesse sans commune mesure.

Tout d’abord, comme nous l’avons vu plus haut, la liberté du joueur a clairement été mise au centre du travail de game design réalisé autour du jeu par des concepteurs de génie tels que Ricardo Bare ou Harvey Smith. La manière dont vous agirez vous permettra ainsi de vivre plusieurs expériences de jeu intrinsèquement différentes : infiltration, action pure, jeu de tir voir un mélange de tout ces éléments réunis.

Très tôt dans le jeu, la rencontre de Corvo Attano avec l’Outsider, figure mythique et impie de l’univers de Dishonored, conférera à notre héros des pouvoirs surnaturels, cinq en tout, que vous pourrez débloquer et upgrader au cours du jeu grâce à la collecte de runes cachées dans les niveaux. La vision des ténèbres vous permettra de voir vos ennemis à travers les murs et le clignement vous propulsera vers une zone ciblée. Vous pourrez grâce à la possession vous incarnez dans un animal ou un être humain. La nuée vorace fera apparaître une horde de rats tandis que la rafale renversera les objets et personnages en face du joueur. Enfin, vous pourrez utiliser le pli temporel pour ralentir ou stopper le temps. Couplé aux capacités acrobatiques de Corvo et grâce à un level design particulièrement bien pensé, la variété est au rendez-vous et chaque joueur pourra à loisir personnaliser son expérience de jeu.

Cependant, s’il fallait trouver un défaut à Dishonored, ce serait certainement le manque global de challenge. En effet, si l’on prend beaucoup de plaisir à jouer les stratèges et trouver sa voie dans les niveaux, il faut avouer qu’on peut très souvent se contenter de courir tête baissée sans que l’IA ne pose véritablement problème. Du coup, si vous recherchez un jeu vraiment exigeant, ce n’est peut-être pas vers le titre d’Arkane Studios qu’il faudra se tourner. Pour modérer un peu ce propos, notez que vous pouvez tout de même tenter de finir chaque mission avec la mention Fantôme (jamais repéré et aucun corps découvert) et Zéro Tués, deux objectifs secondaires qui, pour le coup, amènent leur lot de difficulté.

Les combats sont par contre très bien mis en scènes et si ils peuvent faire penser à un certain Skyrim (notamment la distinction faite entre les deux mains), le résultat est globalement de bien meilleure qualité.

Conclusion

Dishonored est avant tout une bouffée d’air frais dans le petit monde du jeu vidéo. Inventif, surprenant, varié, fort d’une direction artistique hors du commun et d’un gameplay particulièrement soigné, le titre d’Arkane Studios s’impose sans problème comme une nouvelle référence du genre.

Les plus :
  • Une direction artistique magistrale
  • Un gameplay inventif et varié
  • La notion de choix
Les moins :
  • Un scénario bancal
  • Le manque de challenge
  • Une bande-son plutôt moyenne