Euro Truck Simulator 2 (PC)

Publié le 06 novembre 2012 par Meidievil @gamerslive

Pour me sentir plus proche de vous, nous allons parler à la première personne du pluriel. On n’est pas mieux entre nous ? Bien. Jetons-nous sur ce simulateur de gros cul. Avant toute chose, et pour faire comme les grands, on nous propose de choisir notre visage parmi quelques bonnes têtes de vainqueur. Tout de suite après cet épisode shakespearien, moment idéal pour faire montre de votre belle personnalité (et tromper le délit de faciès dont vous êtes victime), ou de vos bourgeoises attaches familiales, vous prenez ville pour adoption. Au cœur de l’Europe, là où tout va commencer pour vous. Et non, il n’y a pas Marly-Gaumont. Triste monde tragique. Rebondissons ! Moi-même, j’ai pris option pour Rotterdam, histoire d’aller fumer un pétard de temps en temps, faire une coupure salvatrice, au coffee shop du bout de la rue où est situé mon clinquant garage. Première déception, de coffee il n’y a pas … Bref. La couleur est tout de suite annoncée : « Enfin vous avez la chance d’exercer le métier de vos rêves : conduire un camion ». On ne peut plus clair. Avant de mettre mes grasses pattes pleine d’huile de friture dessus, j’étais plein d’euphorie, j’étais en joie, je me disais que j’allais faire un papier d’anthologie, que j’allais casser du SCS, les développeurs de la bête. Hé bien non. J’ai été agréablement surpris par cet Euro Truck et notamment par le CV de ces messieurs qui semblent être très sincèrement amouraché des camions et qui nous exhibent, sur leur site officiel, les millions de jeux de simulation (principalement de camion) dont ils sont les heureux coupables. Oui, le grand amour. Le vrai.

En cabine dude !

Vous commencez l’aventure, l’odyssée de la route, sans le sou et sans compétences (on y reviendra). Avant de pouvoir acheter votre camion, il va falloir cravacher pour les autres. Aller de mission en mission aux quatre coins de l’Europe, ou presque, en passant par lepôle emploi du chauffeur routier. Vous allez choisir, parmi pléthore, destination et marchandise, un peu comme aller à la chasse aux champignons un matin de septembre pluvieux. Prenons – tout à fait au hasard ? – un Rotterdam-Calais. Rapidement, nous voici en cabine et … ce n’est pas aussi moche que mon mépris l’espérait. C’est même plutôt propre. En vue intérieur, on peut promener le regard de droite à gauche et de haut en bas aussi loin que vos talents de contorsionnistes vous le permettent. Deux autres vues principales sont disponibles. L’une arienne vous aidera dans les virages difficiles. L’autre, extérieure et amovible, vous permettra de diriger avec précision votre précieux et lucratif bastingage. En bas à droite, c’est la place d’un GPS très complet qui affiche vitesse et niveau d’essence ainsi que le type de marchandise que vous ballotez sur les routes, notre destination et le revenu de la mission. Et le souci du détail ne s’arrête pas là.

Ton clignotant, chéri

Il s’agit de respecter le code de la route. Non mais alors ! Brûler un feu rouge nous amputera de 350 €, tamponner une voiture ou un camion nous mutilera de 400 €. Ecraser un piéton … ah ben non, pas de piéton. Tant pis pour les quelques aliénés qui n’ont joué à rien depuis Carmaggedon. Quant à la marchandise, si elle était abîmée il vous en coûterait aussi. A ce niveau, on peut se permettre quelques largesses, la faiblesse des montants grevés poussant sinon au crime au moins à un laxisme prononcé. Et c’est en même temps rassurant : n’avons-nous pas eu à faire face, trop souvent, à des situations extrêmes d’imbroglio voitures-camions-apex. En bon Jedi, j’ai réussi, à la force de ma seule volonté, à ne pas m’énerver. Ce fut un combat, je le confesse, mais le côté obscur ne m’a pas gagné. La page diagnostique de votre GPS vous renseignera mieux que votre rétroviseur de l’état du camion et de sa marchandise. Ah ! Et la nuit ! Il ne faut pas oublier ses phares. Important les phares. Ah ! Et le Royaume-Uni ! On roule à gauche au Royaume-Uni. Ah ! Et …

Allée F, porte 3

La conduite ne nous posera pas de problèmes ontologiques. S’il nous faut respecter les limites de vitesse (sous peine d’amende), la plupart du temps nous mettrons le régulateur de vitesse sur 90 km/h, 110 si nous sommes d’humeur téméraire, et c’est parti pour faire promener mamie. Je n’ai hélas pas trouvé l’éthylotest dans la cabine … Ce n’était donc qu’un jeu ? C’est par contre une autre paire de moufle que de garer votre engin sur le dock de l’entrepôt. Ça ne représente bien sûr pas un défi insurmontable, et ne nécessite pas plus une formation de plusieurs semaines, mais vous soupirerez de soulagement chaque fois que l’opération aura été menée à terme. Les petits joueurs peuvent sauter cette étape, qui rapporte néanmoins quelques points d’XP bienvenus (On y vient).

La touche RPG

Oh ! Rien de bien exceptionnel. Mais c’est touchant qu’ils aient pensé à un système de ce genre. Pour faire long, et quitte à gâcher du papier, au terme de chaque mission vous récoltez pécule et points d’expérience [Arg, il est revenu au vouvoiement. Chassez le Bescherelle … ]. Ces derniers permettent l’acquisition de ce que nous appellerons, parce que nous sommes pointus, des perks. A chaque niveau franchi, vous accolez un point dans une des différentes catégories disponibles. Ça va de « cargaison fragile » à « produits dangereux » en passant par tous ces autres que je vais me satisfaire d’omettre. Ces nouvelles compétences libéreront des missions toujours plus lucratives. De la même façon, vous pourrez customiser votre engin. Changez donc le moteur et ça devient vite Fast and Furious sur l’autoroute du soleil. Et c’est bonheur, parce que vous allez rapidement en avoir marre de vous traîner à 60 en côte. On regrettera l’absence de nouveaux freins, qui pourraient s’avérer salutaires dans quelque descente tout schuss en virage.

Le premier camion est le plus dur à avoir

Après quelques missions, ou même tout de suite en empruntant de l’argent, vous allez acheter votre premier camion. Le vôtre tout à vous. Un peu comme acheter son premier appartement pour loger monsieur, madame et la collection de marmots. Les premiers prix commencent à environ 100 000 euros. Ce qui représente une palanquée de missions, en tout cas pour les premiers level. Bientôt, d’ici une douzaine de missions, ou alors il faut (j’insiste) emprunter, nous pourrons agrandir le garage, siège social du plus grand garage du monde du quartier, y loger un nouveau camion et em-bau-cher. Oui, oui. Embaucher des mecs qui feront le boulot à notre place ? Pas exactement. Puisque vous continuez votre sacerdoce de gros dur de la route avec coups de soleil sur le bras gauche. Après tout, n’est-ce pas l’essence du jeu ? Une fois votre entreprise sur patte, vous payez tout : péage, essence, salaires, maintenance. Un mini jeu de gestion.

Y’a de la vie là-dedans

Sur la route, il se passe plein de choses sympas. On y croise des trains, on circule aux abords de route en travaux, au loin on voit les éoliennes, De quoi occuper le regard pendant que vos oreilles sont scotchés sur le dernier album d’Amel Bent. Si, si, je vous ai grillé. Et là, me voilà au regret. Pas de piéton (décidément je me répète), pas d’animaux à écraser, même pas un lapin crétin (copyright ou quoi ?). Mais bon … on fait avec. On déplorera le côté indestructible des voitures et des camions. Je me suis une fois retrouvé à califourchon sur le toit d’une caisse bleu (oui, c’est important de préciser la couleur) et quantité d’autres fois, j’ai cartonné si violemment des bagnoles vertes ou grises (si, si) que je me suis retrouvé bien étonné de n’avoir que 400 euros d’amende quand, IRL, j’aurai tué au moins trois passagers. Mais bon … on vit avec.

Conclusion 6/10

Non, Euro Truck Simulator 2 n’est pas un mauvais jeu. Et 6 n’est pas une mauvaise note. A dire vrai, il aurait même récolté un 7 s’il avait été 10 euros moins cher (il est vendu 30 euros). Je n’en démords pas. L’expérience, immersive, reste évidemment très casual. Mais agréable. L’œil sur la route, et sur le thermos de café, vous pourrez méditer paisiblement en tapotant les touches droite et gauche au rythme des virages. Un jeu fait avec amour et passion, à n’en point douter. Vous en doutiez ?

Euro Truck Simulator 2 (PC), 9.1 out of 10 based on 7 ratings