Pastoralisme transhumant au fil des saisons
Pierre Coudouy nous fait découvrir, par le texte et par l’image (180 photographies prises sur le vif), le quotidien de Daniel, berger transhumant des Pyrénées, et de Rachel, son épouse. Un troupeau d’une centaine de brebis béarnaises et quelques vaches donneront le lait pour faire les fameux fromages qui font leur renommée.
Un témoignage fort sur cette vie pastorale de montagne où le berger répète les gestes ancestraux, vit au rythme des saisons en respectant les lois de la nature.
Etre berger au vingt-et-unième siècle, être berger au pays de l’ours ou la noblesse d’un métier.
Pierre Coudouy
(textes et photographies) - Photographe amateur pendant vingt-cinq ans, autodidacte, Pierre Coudouy s’est décidé à devenir photographe professionnel indépendant en 2000, se spécialisant immédiatement dans la photographie de reportage. Il travaille avec un appareil pgoto à visée télémétrique muni d’un aobjectif grand angle, sans artifices (pas de flash ni autre accessoire), ni effets (pas de retouche, ni recadrage… ou très rarement).
Travaillant pour de nombreux magazines français, Pierre Coudouy est proche des milieux associatifs altermondialistes et de défense de l’environnement. Il signe ici son premier ouvrage.
Edité aux éditions Hélios. "Berger au pays de l'ours" est en vente à la Boutique du Pays de l'Ours.
Extrait
La blason de la vallée d'Ossau : un ours, un chêne, une vache" L'ours, dans la vallée d'Ossau (étymologiquement, vallée de l'ours), est un sujet sensible où la passion s'en mêle. Entre réalité et fiction, la légende a désormais pris sa place. Fini le temps, pas si lointain, où les chasseurs exhibaient leur trophée sur la place de Laruns. Chacun se souvient encore dans la vallée de ce braconnier-chasseur, un peu vantard, qui s’était fait prendre avec de l’ours soigneusement emballé dans son congélateur, prêt à être vendu à quelques notables en mal d’exotisme.
Pourtant, pendant des siècles, l’ours et la vache (face à face sur le blason de la vallée, mais quand même séparés par un chêne) ont cohabité tant bien que mal. L’ours des Pyrénées n’est plus qu’un mythe désormais avec la mort de Cannelle, mais faut-il poursuivre la réintroduction des ours de Slovénie ? Beaucoup de questions se posent. Trop de questions ? Actuellement, la polémique bat son plein et chacun reste sur ses positions.
Nous remarquerons qu’au delà, dans une partie des Pyrénées centrales, l’ours est devenu petit à petit un argument touristique et économique, une identité à partager. Des chartes “Ours” ont vu le jour, dans le milieu des professionnels de la montagne, parmi les artisans, les commerçants, les producteurs. En Béarn, on peut voir, mis en place par le FIEP (Fonds d'Intervention Eco-Pastoral), son empreinte sur certains gromages de brebis, sous le label “Pé Descaous”. Drôle d’idée pourtant que ce nom de “Pé Descaous”, traduit maladroitement par “Va-nu-pieds”, ce qui, quand même, n’est pas très sympathique pour l’ours ! En réalité, ce nom a pour origine le surnom que les bergers avaient donné à l’ours : “Lo Moussu Pé Descaous”, c’est à dire “Le monsieur aux pieds nus”. L’animal était justement très respecté et parfois on disait tout simplement “Lou Moussu”, “Le monsieur”. Considéré comme l’égal de l’homme, en quelque sorte, mais à la différence qu’il allait pieds nus bien loin du côté péjoratif des “Vas-nu-pieds”…
En parlant de l’ours, Daniel aime aussi en plaisanter. Ainsi, à propos de la disparition de l’ours Papillon, un des derniers ours des Pyrénées, il dit parfois : “C’est depuis qu’il a mangé une de mes brebis : il ne doit pas supporter le bio !”