Avec Two Doors, Kim Ih-ram et Hong Ji-yoo réalisent un travail de reconstitution minutieux pour comprendre les causes de ce drame humain et surtout en montrant les conséquences par le biais d’extrait de procès. Véritable bombe qui ébranla la société sud-coréenne, ce documentaire effectue l’autopsie d’un évènement traumatisant autour duquel il reste de nombreuses zones d'ombres. Enormément relayé par les médias, cette intervention policière mit en émoi une population qui découvrait petit à petit les mensonges entourant ces faits. Il s’en dégage alors pour beaucoup un sentiment d’injustice surtout lorsqu’on apprend de quelle façon ont été exécutés les procès. En s’armant d’archives filmées, de coupures presse, d’enregistrements des procès mais également d’interviews de certains protagonistes, les deux réalisatrices lancent une machine de la vérité implacable. Par sa représentation de la réalité, Two Doors devient un cri d’alerte sur les manipulations qui entourent cette tragédie humaine. Le film fustige un pouvoir en place en dévoilant les intérêts en jeu. Si la police est visée aux primes abords, les éléments de l’enquête se tournent vite vers les politiques et une justice qui semble cadenassée par le pouvoir en place. Il s’en dégage un sentiment révoltant qui montre que le cinéma sud-coréen peut être dénonciateur de certaines situations critiques. Il communique alors réaction et réflexion auprès des spectateurs et plus globalement dans la population.
I.D.