Les dirigeants d’Asie et d’Europe se sont engagés mardi à combattre ensemble la crise économique en se gardant de tout protectionnisme, au dernier jour d’un sommet dominé par les conséquences de la crise de la dette.
« La pire des choses (…) est d’adopter des mesures protectionnistes. C’est exactement l’inverse dont nous avons besoin », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia Margallo. « Nous devons pousser pour signer aussi vite que possible les accords commerciaux entre les deux parties ».
L’Union européenne menait pendant deux jours une offensive de charme auprès des Asiatiques, affirmant contrôler la crise de la dette et appelant ses partenaires à faire plus pour la croissance, lors d’un sommet au Laos d’une cinquantaine de dirigeants des deux continents (Asem).
« Il y a un engagement pour accroître le commerce et la technologie verte, et pour combattre le protectionnisme », a confirmé Najib Razak, Premier ministre de Malaisie. « Il est gratifiant de noter que les dirigeants de l’Asem ont indiqué très clairement qu’ils étaient contre toute forme de protectionnisme ».
La délégation européenne avait pour objectif de démentir l’image de l’effondrement de l’eurozone et de s’assurer que l’Asie participerait aux efforts de croissance.
Mais les Européens ont aussi voulu rappeler quelques règles du commerce international. Le président de l’UE Herman Van Rompuy avait ainsi, sans pointer qui que ce soit de façon explicite, invité ses interlocuteurs lundi à rester « fidèles à des économies ouvertes et aux règles commerciales mondiales (…) ».
L’Asie n’a pas oublié la désastreuse crise financière de 1997-98 et espère se prémunir contre les conséquences du ralentissement européen.
Le FMI pronostique une croissance de 6,7% cette année et 7,2% en 2013, soit un léger ralentissement après les 7,1% et 7,5% respectivement espérés au début de l’été. Mais des chiffres encore insolents par rapport aux machines économiques grippées du vieux continent.
« Nous sommes suffisamment humbles pour ne pas penser que nous serons, seuls, le moteur de la croissance mondiale. Nous faisons partie d’un système plus grand », a relevé le chef de la diplomatie indonésienne Marty Natalegawa, en se félicitant de la « résilience » dont ont fait preuve les économies asiatiques ces derniers mois.
source : AFP