Dimanche 28 octobre, Harlem Désir a clos le 76ème Congrès du Parti socialiste à Toulouse. Dans son discours, le Premier secrétaire a donné sa vision du paysage politique actuel et du rôle qu’a à y jouer le Parti.
Des engagements tenus !
En premier lieu, il est revenu sur les accomplissements du PS et les engagements tenus par le gouvernement en six mois: la retraite à 60 ans, les 150 000 emplois d’avenir, les classes ré-ouvertes à la rentrée et les 40 000 postes créés en 2013 dans l’Education nationale, la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire, le blocage des loyers, l’augmentation du Smic, une nouvelle justice fiscale, qui taxe les revenus du capital au même niveau que ceux du travail, un budget de combat contre l’endettement, le soutien à l’emploi et aux PME, avec la création de la Banque publique d’investissement, la réduction du train de vie de l’État, avec, pour commencer, la baisse du traitement du Président et des ministres, le refus des gaz de schistes, le remboursement à 100 % de l’IVG pour toutes les femmes, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.
Une droite divisée et toujours plus réactionnaire, le Premier secrétaire a évoqué la droite et son bilan :
Notre détermination gêne nos adversaires. Eh bien il faut qu’ils le sachent, oui, nous nous battrons pour l’application des 60 engagements du Président de la République [...] Et je le dis nous nous battrons avec détermination, nous nous battrons pour tout, même s’il nous faut convaincre encore et encore face à une droite qui ment encore et toujours !
Et de dénoncer “un nouveau Mur du privilège et de la rente [...] dressé par ceux qui spéculent au lieu de créer, ceux qui s’exilent au lieu d’être patriotes, ceux qui veulent profiter encore et encore des inégalités qui ont explosé sous la droite dans notre pays”. Harlem Désir s’est attaqué à une droite sans autre projet que “le sarkozysme en pire”. Qualifiant le débat entre François Fillon et Jean-François Copé de ” duel de réactionnaires”, le Premier secrétaire a en particulier dénoncé la proposition d’abandon de la durée légale du travail et la saillie sur les pains au chocolat de J.-F. Copé.
Harlem Désir a réaffirmé le soutien des socialistes à Jean-Marc Ayrault :
Jean-Marc, la droite t’attaque parce que tu es un honnête homme, un vrai militant qui a la justice sociale chevillée au corps et un grand Premier ministre de gauche. Et bien nous, c’est pour toutes ces raisons que nous te soutenons ! Le Premier secrétaire s’est également attaché à décrire le rôle du Parti socialiste pendant le quinquennat de François Hollande: le rôle du Parti socialiste est d’être non seulement solidaire et rassemblé, mais aussi inventif et ambitieux pour proposer et innover. Harlem Désir estime que le rôle du Parti est de “redonner l’espérance” aux Français mais aussi de “répondre aux impatiences, aux colères parfois”.
Pour préparer les réformes de demain, le Premier secrétaire propose de répondre à quatre grandes questions.
Inventer le modèle économique, social et écologique de l’après crise
Ce premier axe, dans l’optique d’une “stratégie durable pour la compétitivité”, comprendra plusieurs priorités : l’Ecole, la recherche et l’innovation “parce que croyons que la connaissance, l’intelligence, éclairent la société”, la réindustrialisation, l’écologie qui s’attache à la préservation de l’environnement, mais aussi à “l’émergence de nouvelles façon de produire, de consommer, de bâtir”. Et d’affirmer clairement : Les socialistes ne croient pas à la décroissance, ils croient au progrès social et écologique ! [...] Notre vision économique est offensive, et non défensive.
Le deuxième axe programmatique annoncé par Harlem Désir concerne l’Europe :
L’avenir de la France, c’est l’Europe ! Pour moi être socialiste français c’est être socialiste européen et j’assume de vouloir que nous soyons le parti le plus européen de France. Parce que l’Europe ne mérite pas seulement un Prix Nobel de la Paix, elle mérite notre engagement total. [...] La solution à la crise elle est européenne et je refuse que la solidarité européenne se fracasse sur les égoïsmes nationaux. Le Premier secrétaire a également proposé l’organisation “d’une grande convention sur la réorientation démocratique et sociale de l’Europe en y associant les partis socialistes européens et les forces syndicales européennes”.
Restaurer l’unité de la République !
Le troisième axe de programme d’Harlem Désir concerne l’unité de la République par la lutte contre l’extrémisme et le racisme : je crois que nous avons besoin d’un sursaut républicain. Et de s’attaquer à l’extrême-droite : Marine Le Pen ne s’intéresse pas au bulletin de paie des ouvriers, elle ne s’intéresse qu’à leur bulletin de vote. [...] Est-elle différente de son père, avec son obsession des arabes et des juifs, lorsqu’elle s’attaque aux « kippas dans la rue » le jour où François Hollande inaugure le mémorial de Drancy ? Ou lorsque ses émules du Bloc Identitaire occupent la Mosquée de Poitiers ? Puis de rappeler la complaisance de la droite : Que fait l’UMP? Elle fait des pétitions contre le droit de vote des étrangers, elle parle de racisme anti-blanc, elle nie les droits des homosexuels… Même Alain Juppé dit qu’à l’UMP, un des clivages importants, c’est de savoir qui est islamophobe et qui ne l’est pas, c’est dire à quel point ils en sont rendus ! Et enfin d’affirmer : Le message du PS, c’est que la laïcité est un formidable bonheur collectif et que nous ne laisserons jamais le fondamentalisme religieux porter atteinte aux fondements de la République. Nous ne laisserons jamais les communautés remplacer la communauté nationale !
Pour Harlem Désir, cette unité de la République doit se fonder sur l’égalité. Pour cela, il propose de “rebâtir la méritocratie républicaine”, assurer l’égalité des territoires en termes de services publics, de justice, et d’État, et d’établir une véritable égalité femmes-hommes. Et de proposer notamment de “supprimer le financement public aux partis qui ne respectent pas la parité”.
Poursuivre la rénovation du PS
Enfin, Harlem Désir a défini comme dernier axe programmatique la poursuite de la rénovation du Parti socialiste. A cette fin, le Premier secrétaire a proposé la mise en place de “grandes conventions participatives et des consultations militantes sur les grandes questions politiques”, au nombre desquelles: la transition écologique et la croissance, la démocratie sociale et les pouvoirs des travailleurs dans l‘entreprise, l’Europe et sa réorientation sociale. Le Premier secrétaire a également rappelé sa proposition de primaires locales pour les scrutins de 2014 et 2015, avant de conclure en remerciant les militants et en les invitant à être “fiers de notre Parti”.
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