On pensait pouvoir réparer le cœur, après une crise cardiaque, en transplantant des millions de cellules souches du patient, dérivées de la moelle osseuse, sur les différents sites qui présentent des lésions. Mais l'administration de ces cellules souches autologues n'améliore pas la fonction cardiaque 6 mois plus tard, conclut cet essai clinique soutenu par le National Institutes of Health (NIH), publié dans l'édition du 7 novembre du JAMA. Des conclusions présentées également aux Réunions scientifiques de l'American Heart Association à Los Angeles qui fournissent néanmoins une base précieuse pour la poursuite des recherches.
L'essai TIME (pour Transplantation In Myocardial Infarction Evaluation) constate a contrario que ces cellules souches autologues transplantées 2 à 3 semaines après une crise cardiaque n'amélioraient pas la fonction cardiaque. L'étude, menée entre juillet 2008 et février 2011 a porté sur 120 bénévoles, âgés en moyenne de 57 ans et à 87% des hommes, qui souffraient de déficience modérée à sévère du ventricule gauche et avaient reçu des endoprothèses suite à de précédentes crises cardiaques. L'étude n'a trouvé aucune différence significative chez le groupe de patients transplantés vs le groupe placebo. Cependant, l'étude reste extrêmement utile -même si elle aboutit à une absence d'efficacité à 6 mois- explique le Pr Sonia Skarlatos, directeur adjoint de la Division cardiovasculaire des National Heart, Lung, and Blood Institute. « La thérapie cellulaire cardiaque en est encore à ses balbutiements et les résultats des premiers essais ont varié considérablement en raison de différences dans le nombre de cellules souches injectées, les techniques utilisées et les populations étudiées. Avec cet essai, nous établissons déjà l'innocuité de la procédure de culture et d'administration des cellules souches ».
La recherche continue : Les chercheurs n‘abandonnent pas l'idée d'utiliser les cellules souches pour réparer les cœurs endommagés et vont travailler à régler les différentes variables du protocole pour améliorer son efficacité. La thérapie pourrait en particulier mieux fonctionner sur certaines cibles de patients, avec d'autres types de cellules ou de nouvelles techniques de transplantation. Alors que des échantillons de cellules souches provenant de participants ont pu être stockés, les chercheurs sont aujourd'hui capables d'identifier les liens entre les patients dont la fonction cardiaque s''est améliorée et les caractéristiques de leurs cellules souches. Bref, identifier les caractéristiques cellulaires associées à une amélioration clinique.
Source: JAMA doi:10.1001/jama.2012.28726 online November 6, 2012 November 6, 2012 Effect of the Use and Timing of Bone Marrow Mononuclear Cell Delivery on Left Ventricular Function After Acute Myocardial Infarction (Visuel Boston Children Hospital “Heart stem cells”)
DIAQUE: Des cardiomyocytes à profusion, à partir de cellules souches -