Entre ces deux claques, donc, Show Your Bones n’a pas à pâlir une seule seconde, bien au contraire. Le trio new-yorkais poursuit sur la lancée de Fever To Tell, avec une même fureur, qui était même rage sur le premier, avec une production beaucoup plus lisse sur l’ensemble de l’album, ce qui n’était à mon goût pas le cas en 2003, principal défaut (toujours selon moi) de leur premier album.
En connaissant aujourd’hui la trajectoire du groupe, c’est-à-dire ce qui fut le troisième album, il semble évident que Show Your Bones soit sorti entre les deux, car l’évolution paraît alors en marche. Vers quoi les YYY vont-ils ? On le saura sûrement bientôt (2012 aurait dû être l’année du quatrième LP, mais peut-être 2013 nous offrira-t-il ce plaisir…).
Le trio de morceaux liminaires est d’entrée épatant, pour ne pas dire éclatant : « Gold lion », « Way out » et le très bien nommé « Fancy » poursuivent là où Fever To Tell nous avait laissé, mais avec davantage de sûreté. À l’inverse, des titres comme « Phenomena » ou « Honeybear » auraient tout à fait pu figurer sur le premier LP.
Le calme vient très justement se poser « Cheated hearts », qui pourtant s’envole au moment opportun. Car, ne l’oublions pas, les YYY continuent de faire une musique à l’esprit résolument punk, quels que soient leurs choix artistiques. « Dudley » garde le tempo alors que « Mysteries » l’accélère carrément… pour que « The sweets » le ralentisse à nouveau au début puis s’énerve en fin de titre.
« Warrior » commence acoustiquement, puis s’électrise, avec la présence de Dave Sitek sur un sampleur MPC (guitariste au sein de TV On The Radio), comme sur chaque album du trio désormais (en tant que producteur). Avec « Turn into », il faut bien avouer que It’s Blitz ! n’est pas loin d’être annoncé, ou prévisible.
En bonus sur la version britannique, « De ja vu » ne dépareille pas du reste de l’album, néanmoins impose un rythme un peu trop énergique pour figurer en conclusion.
Au final, si Show Your Bones reste un très bon album des YYY, l’ombre du précédent notamment (ou de son successeur pour mon avis très personnel) pèse sur lui. Dommage car, dans l’absolu, c’est un album au moins aussi bon, et même s’il a de toute évidence été beaucoup plus réfléchi et travaillé, il n’y perd absolument pas en fraîcheur, loin de là. Peut-être grâce à la voix de Karen O qui ne faiblit jamais.
Les années 2000 sont assurément celles des Yeah Yeah Yeahs.