Comme quoi la vie est bien faite, qu’est-ce que j’ai reçu dans ma boite mail ce matin ? Un formidable sondage envoyé par la Direction des Etudes et de la Recherche (avec majuscules), que dis-je un sondage, une « Grande Enquête » (toujours avec majuscules, c’est dire l’importance de la chose) sur les Français et leur Travail.
Me voilà donc potentielle voix dans la définition de la relation qu’entretiennent les Français avec leur employeur. J’en suis tout fébrile, tant de puissance entre mes petits doigts !
Alors autant le dire tout de suite, ce mail est parti direct à la benne, parce que ce n’est rien de plus qu’une pub détournée pour m’envoyer tout un tas d’autres mails à la noix dont je n’ai que faire.
D’ailleurs leurs intentions sont des plus claires puisqu’exposées dans le corps de ce fameux mail :
« vos réponses nous permettrons de vous envoyer les messages correspondants le mieux à vos attentes »
A bon ? Et si je vous dis que mes attentes c’est la retraite et / ou la richesse, et que vos mails je n’en veux pas sauf s’ils servent à m’annoncer les multiples virements bancaire que vous allez me faire sans aucune contrepartie. C’est possible ça ?
C’est d’ailleurs dommage parce que moi j’en aurai eu des choses à dire sur mes relations avec mon employeur et avec mon métier. Sur les conditions dans lesquelles je travaille, la joie des heures sup’ à l’œil, les absences répétées d’augmentation parce que « vous comprenez, c’est la crise, il faut se serrer la ceinture en attendant des jours meilleurs », les décisions unilatérales et plus politiques que cohérentes, etc, etc.
Si seulement j’avais eu la certitude que ces remarques auraient pu servir à quelque chose ou à quelqu’un. Pas forcément à moi d’ailleurs, je suis tellement plein de bonté que j’aurai même accepté de répondre pour que les générations futures en profitent.
Mais non, ces remarques je les garderai pour moi, le mail est dans la boite spam, bien au chaud avec les propositions indécentes, les promesses de richesse, les vieux amis qui m’ont enfin retrouvé mais dont je n’ai jamais entendu parler, et les relances de mon banquier…
Et de toute façon, il me semble que le problème est plus complexe que « aimez vous votre boulot ? », il faudrait y ajouter une once de « aimez vous les conditions dans lesquelles vous le faites », et peut être un soupçon de « que pensez vous de la manière dont est valorisé votre travail ».
Sinon, vous, vous l’aimez votre travail ?