Pour accéder à l’exposition, il faut doubler une file d’attente. Les gens parfois se tournent vers vous, vers le photographe. Ils attendent pour la distribution alimentaire au Darfour, fin 2004. Et vous avez votre place dans cette file d’attente : deux miroirs y reflètent votre passage. La pièce dans laquelle vous entrez est vaste et vous invite à la lenteur. Vous n’y êtes pas que spectateur, vous en faites partie : le silence, les arbres, le sable, les regards, les abris, les tentes, les maisons vous accueillent, hanteront votre mémoire. Le mur de presse que vous relirez en sortant de cette vaste salle vous dira le manque d’eau potable, l’absence d’école, les camps de réfugiés. Un pays, deux Etats, des populations, des regards tournés vers vous.