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Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Alors comme ça, si j’ai bien compris…
Gâcher sa jeunesse à faire des études sans intérêt et hors de prix censées vous donner les compétences requises pour faire un boulot guère plus intéressant mais qui doit nous donner de quoi vivre, nous a dit papa-maman ou le conseil d’orientation…
Se lever tous les jours avant que le soleil ne l’ait fait aux sons joyeux de France-Intox ou de Radio-Délation…
Se taper des embouteillages monstres tous les matins dans une boîte de sardines à roulettes qui aura atteint sa côte d’usure quand on aura enfin fini de la payer…
Rester enfermé sept heures par jour pour fabriquer des trucs inutiles qui détruisent notre habitat naturel…
Se faire humilier tous les jours par un chefaillon hargneux…
Se taper les conversations grasses et grises de collègues qui jouent au copain par devant mai, par derrière, nous voient comme des concurrents dans leur course à la promotion…
Rentrer tard le soir dans un pavillon mesquin dont le paiement demandera toute une vie…
Rentré tous les soirs crevé au point de ne plus pouvoir faire autre chose que de regarder les conneries de la télé en bouffant des saloperies chimiques insipides…
Dépenser le peu d’argent que nous laissent les impôts, la banque, le garagiste et les vendeurs d’eau, de gaz et d’électricité dans des gadgets inutiles qui achèvent de nous dé-sociabiliser…
Subir chaque week-end les reproches de beaux-parents qui nous voient comme un intrus…
Passer ses rares moments libres à s’engueuler avec celui ou celle qu’on a inconsidérément pris pour l’homme ou la femme de sa vie…
Faire avec ce(tte) dernier(e) un gniard qui nous bouffera notre santé, qu’on ne verra jamais grandir et pour lequel on sacrifiera ce qui restait de nos rêves de jeunesse sur l’autel de sa santé…
Se remettre à des matières qui nous barbaient déjà étant môme pour suivre ledit gniard dans ces devoirs, sans qu’il fasse plus d’étincelles que nous en avions faites…
Ne pas avoir à attendre un nanogramme de reconnaissance de sa part et le voir partir avec un(e) idiot(e) qui fera les mêmes conneries que nous dans le meilleur des cas…
Partir chaque année en vacances dans une location pourrave histoire de passer l’été à se faire escroquer et rentrer encore plus fatigué qu’on ne l’était le jour du départ…
Quitter son boulot usé jusqu’à la moelle et attendre la mort entre deux maladies, la pension servant essentiellement à payer les honoraires des médecins…
Voilà donc, si j’ai bien compris, la vie de nabab qu’ont pu mener nos parents issus du baby-boom et que nous, leurs enfants, ne pourrons pas vivre à notre tour à cause de la crise. Oh là là, qu’est-ce que c’est triste ! Allez, salut les poteaux !