La section pour le Prix FlyAsiana
du FFCP 2012 s’ouvrait avec les six courts-métrages du Shortcuts 1 entre drame, fantastique et comédie…
En douze minutes, Green Slime (2010) de Kwon Oh-kwang
parvient à instaurer un climat de tension à la fois intriguant et angoissant.
Ce thriller fantastique met en scène un jeune garçon terrorisé qui se réfugie
dans un restaurant. Là, il raconte combien son père a changé depuis un certain
temps. Trois des hommes présents décident d’aller voir ce qui se passe… Visuellement
et narrativement réussi, ce court-métrage dégage une ambiance qui nous immerge
littéralement dans une histoire qui s’avère prenante. Des acteurs au top. Un
montage carré. Curieux de voir ce que peut donner Kwon Oh-kwang aux commandes
d’un long.
Lesson (2012) de Park Chun-kyu est un court léger sur les premiers
émois amoureux d’un élève pour sa professeur de piano. Réalisation fluide comme
la musique qui se joue. On y découvre une douceur et une tendresse qui transpercent
l’écran. Ce court est un moment quasi-éthéré qui vous transporte. Très beau.
Drame de Kwon Hye-eun, A Single Button (2012) narre l’histoire
mystérieuse qui entoure la mort d’une lycéenne. On découvre par le biais de
flash-back les relations qu’elle entretenait avec le fils d’un des professeurs -
dont ce dernier acceptait mal la relation… Intriguant, flashbacks utilisés à
bon escient, montage qui fait avancé le propos en maintenant une part de
mystère et une certaine tension, acteurs endossant parfaitement leur rôle, Kwon
Hye-eun signe ici un morceau de suspens dramatique qui mérite qu’on y jette un
œil et qu’on s’intéresse à son travail futur.
Film d’animation qu’on pourrait
qualifier de « mignon », Running
Egg (2010) de Bae Hyun-jin est un court-métrage gentillet et drôle dans
lequel on suit un œuf qui prend la fuite avant de finir en omelette. Un vrai
bol d’air frais agréable à suivre de bout en bout. Correctement rythmé, on ne
s’ennuie pas une seconde tant les idées sont là pour faire avancer ce
sympathique personnage.
The Last Interview (2010) de Hwang Mun-seok est un court-métrage
fantastique qui ménage un certain suspens dans sa première partie. Un homme et
une femme sont les deux candidats à un poste de concierge. Ils sont convoqués à
la même heure et au même endroit. Une employée des ressources humaines leur
indique alors le chemin. Ils se retrouvent bientôt dans une pièce qui semble à
l’abandon… L’idée de départ était géniale. Une grosse partie de ce métrage
l’est d’ailleurs. Malheureusement deux bémols restent. Le premier, c’est le
développement du scénario. Il aurait été intéressant de donner une autre
trajectoire à cette histoire qui commençait si bien. Une histoire tellement
ambitieuse qu’on se retrouve quelque peu déçu par la suite proposée. Le second,
c’est sa durée. Aussi paradoxal que ce soit pour un court-métrage, le film est
trop long du haut de ses 35 minutes. Hwang Mun-seok aurait pu condenser son
intrigue pour lui donner un impact plus fort. On n’échappe pas à quelques
moments lassants. Ces derniers ont au moins le mérite de laisser transparaitre
ce que les personnages vivent en huit-clos. Sans ça, les prestations sont
correctes à l’image des autres fonctions occupées derrière la caméra :
photo, effets spéciaux, etc. Il y a du potentiel chez l’auteur.
En l’espace de trois minutes,
Sung Sihup nous prend par la main avec The
Last Train (2010) et nous emmène vers un monde fantastique et féérique. Ce
voyage, c’est celui d’une jeune fille qui prend le métropolitain. Ou comment
contraster avec le quotidien et s’évader le temps d’un trajet en métro. Idée
originale et très sympathique, le tout orchestré avec une sensibilité délicate
et bienvenue.
I.D.