Au moins ça a le mérite d’être dit. Le chef de la BCE , à l’occasion d’un entretien accordé hier à « Der Spiergel » se prononce en faveur à un droit de regard de L’UE sur les budgets nationaux ».
Entretien d’un cynisme et d’une arrogance infinies. Ex Goldman Sachs Europe crache sur la Démocratie en affirmant que de toutes manières, l’endettement des pays constitue une perte de souveraineté, ce que tout en l’admettant avec lui, nous refusons et dénonçons avec tant d’autres. La légitimité des dettes, véritables outils d’asservissement des Etats et des peuples vole enfin en éclats.
M Draghi confirme ainsi s’il en était besoin, l’existence des vastes institutions de tyrannie privées dénoncées depuis si longtemps par Chomsky. Le rapport de Gallois, puis la déclaration du FMI et maintenant Draghi.
Aucun hasard, tout était prévu. Ajoutez-y la pression des médias sur le choc de compétitivité et la boucle sera bouclée.
La Dictature se met donc en place. Elle n’a pas de bottes et ne marche pas au pas. C’est la dictature par la misère. Vieux comme le Monde.
Espérons que cet entretien ne restera pas sans suite.
Tout dirigeant démocratique digne de ce nom se soucie de la démocratie. Il semble que bien des guerres aient été déclenchées dernièrement en son nom et que même on soit sur le point d’en initier d’autres pour mettre à bas des dictatures. Or M Draghi ne s’inquiète pas de la perte de souveraineté des peuples d’Europe. Bien au contraire. Il fait mine de ne pouvoir qu’en constater la réalité sans chercher des solutions pérennes afin que les Etats économiquement affaiblis ne la retrouvent. L’usage de l’impératif est significatif de son état d’esprit. Même pas la pudeur du conditionnel. La cause est entendue. Il est vrai que l’inconvénient majeur des démocraties est qu’il faut être élu pour les diriger. M Draghi a eu la délicatesse de se faire nommer.
« J’en suis certain: si nous voulons restaurer la confiance dans la zone euro, les pays devront transférer une partie de leur souveraineté au niveau européen », affirme Mario Draghidans l’hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi. Cette interview est publiée quelques semaines avant le Conseil européen des chefs d’État ou de gouvernement de l’Union européenne des 13 et 14 décembre à Bruxelles.
Créer un « commissaire aux Affaires monétaires »
Le président de la banque centrale européenne se dit favorable à une intervention européenne dans les projets de budget nationaux des pays européens. Une idée défendue début octobre par le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble et que Mario Draghi dit soutenir « complètement ». Le ministre allemand proposait de désigner un »commissaire aux Affaires monétaires », doté de larges prérogatives, notamment celle de rejeter un budget national s’il est jugé non conforme aux critères européens. Cela supposerait une modification des traités européens.
« Plusieurs gouvernements ont perdu leur souveraineté il y a longtemps »
« Plusieurs gouvernements n’ont pas encore compris qu’ils ont perdu leur souveraineté nationale il y a longtemps. Parce qu’ils se sont lourdement endettés, ils sont maintenant dépendants du bon vouloir des marchés financiers », a argué Mario Draghi. Ce dernier constate cependant que « Les gouvernements ont déjà pris des mesures qui auraient semblé impensables il y a un an ». Parmi elles: la signature du traité sur la stabilité budgétaire, la mise en place du nouveau fond de secours et les premières étapes vers la création d’une union bancaire. »C’est un progrès, mais c’est insuffisant », a-t-il ajouté. Le patron de la BCE estime en outre que les règles européennes sur la gouvernance économique doivent être davantage respectées, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé.
Source: La Tribune
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