Harkis, le 19 mars idéologiquement contestable.
Ainsi vous avez le temps de vous organiser, nous appelons à manifester pacifiquement le jeudi 8 novembre à 9h00 devant le Sénat.
Que s'est il passé le 30 janvier 2002 ?
Si l'on posait cette question aujourd'hui aux harkis, combien associeraient cette date tout à fait banale, à première vue, à la Proposition de loi de M. Bernard Charles relative à la reconnaissance du 19 mars comme Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (n° 3450, déposée le 5 décembre 2001).
Proposition de loi proposée par Bernard Charles, Alain Bocquet et Alain Néri et aussi par (Jean-Jacques CANDELIER, François ASENSI, Alain BOCQUET, Marie-George BUFFET, Patrice CARVALHO, Gaby CHARROUX, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ, Jacqueline FRAYSSE et Nicolas SANSU) adoptée par l'Assemblée nationale en première lecture le 22 janvier 2002.
Cette proposition de loi repris textuellement dans le texte a été repris et doit être débattu le jeudi 8 novembre 2012. Après tout, cette nouvelle initiative, émanant toujours d'un petit groupe de parlementaires visant à faire de la date du 19 mars une journée nationale de commémoration du cessez-le-feu ne peut que nous inspirer une indignation légitime et oubliés du même coup les 150000 Harkis abandonnés, trahis, désarmés, beaucoup maintenus sur place et massacrés après le cette date dans d'atroces souffrances, ainsi que les conditions de rapatriement. Voici donc une nouvelle déconvenue envers les rapatriés. Est-ce donc ainsi que le gouvernement pense régler la dette de la République envers les rapatriés lorsque tout récemment M. Hollande avait évoqué dans son discours : « Reconnaître la responsabilité et la faute de la France dans l'abandon des harkis ».
J'aimerais savoir pourquoi, encore aujourd'hui, on parle toujours de célébrer le 19 mars ? Quelle en est la nécessité ?
Il faut parler du véritable après cessez-le feu qui a démontré le début des massacres, des enlèvements de plusieurs milliers de français, les disparitions des militaires, le début du massacre de plus de 150 000 harkis et de leurs familles...Pour le prouver le rapport de la Croix Rouge.
Un travail sur la mémoire est plus qu'indispensable à tous les citoyens ou futurs citoyens si celui-ci est juste. M. George Santayana disait : « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter ».
La mémoire peut ainsi servir à éviter le retour des atrocités. Pour éviter de nouveaux drames il est tout à fait essentiel de rappeler un certain nombre de faits historiques et dramatique après le 19 mars 1962.
En rouvrant ce débat, c'est ré-ouvrir les plaies des nombreuses familles de harkis et raviveront les douloureux souvenirs, mais c'est aussi bafouer le discours du 25 septembre 2012.
L’anniversaire des accords du 19 mars 1962, mettant fin à la guerre d’Algérie, ne doit pas faire l’objet d’une célébration officielle, tout cela nos quatre derniers Présidents l’ont compris.
Rappelez-vous lorsque M. François MITTERRAND avait désavoué son ministre des Anciens Combattants en déclarant : « s’il s’agit de marquer le recueillement national et d’honorer les victimes de la guerre d’Algérie, je dis que cela ne peut pas être le 19 mars ».
Au final, le 19 mars 1962 correspond à une accélération des drames vécus et au basculement dans les déchirements. Pour les harkis, cela signifiait l’abandon de leur terre natale et de leurs racines. Pour les harkis, qui n’imaginaient pas d’autre avenir que dans la France, cette fidélité fut un choix pour lequel ils ont payé un lourd tribut.
Officialiser le 19 mars comme commémoration de la fin de la guerre d’Algérie ne peut nous offrir
l’occasion de regarder en face notre histoire et sa vérité, aussi douloureuse soit elle pour notre pays et notre conscience.