Proposition de loi relative aux formations supplétives des forces armées / 27 février 2012
Je pense en particulier aux harkis...Cette disposition ne répare que partiellement la spoliation matérielle dont ils ont été victimes et ne peut certainement pas faire oublier les souffrances qu’ils ont endurées lorsque la France les a accueillis de manière indigne et qu’elle les a exclus de la vie républicaine dans les camps de Rivesaltes, du Plateau de la Lozère et d’ailleurs.
D’autres échéances du calendrier législatif laissent à penser que ces blessures encore vives ne seront que l’occasion pour certains de bricoler de nouvelles lois mémorielles afin de gagner quelques voix, aiguisant ainsi encore plus les sensibilités communautaires. Ce n’est pas par ce type de démarche que les torts envers ceux qui se sentent lésés pourront être réparés. L’État ne peut se dispenser de faire amende honorable mais ceci peut se faire, doit se faire, par d’autres voies, sans doute moins faciles et qui ne passeront pas par un processus législatif...
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Si vous n'avez pas de pain, vous avez au moins des commémorations...
FRANCE-ALGÉRIE - C'est bien connu, depuis un certain nombre d'années, notre pays bat tous les records de commémorations. A défaut de regarder l'avenir, nous nous consolons avec un passé que nous parons d'atours le plus souvent empruntés....
...Il ne faut pas confondre, pourtant, manie commémorative et reconnaissance par l'Etat d'un évènement tragique dont il porte la responsabilité. Même si cette reconnaissance, une fois faite, tourne vite au devoir de mémoire. Personnellement, je n'aime pas trop les devoirs imposés, et s'agissant de la mémoire, je préfère, à l'instar de Paul Ricoeur, le travail au devoir...
19 mars, une date polémique.
Je vous le dis, une autre commémoration nous pend au nez. Le Sénat a commencé d'examiner, le 25 octobre, une proposition de loi, portée par le groupe socialiste, sur l'instauration du 19 mars comme "journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". Elle n'a pas pu être votée, faute de temps, mais ce vote ne tardera pas. Ce sera chose faite avant la fin du mois.
Une proposition de loi fort problématique dont on aurait pu se passer et qui ne manque pas de diviser. Au printemps, j'ai bataillé dur contre ce projet. Hélas, sorti par la porte, il nous est rentré par la fenêtre...
Quel besoin avait-on, en ces temps difficiles, de provoquer une nouvelle polémique? Certes, l'idée est fortement appuyée par la Fédération nationale des anciens combattants d'Algérie, de Tunisie et du Maroc (FNACA), qui compterait, nous dit-on, un peu plus de 350.000 adhérents, et qui se bat dans ce sens depuis 1971. François Hollande -le candidat- avait promis cette journée mémorielle à la FNACA. Et voici que les socialistes en défendent le principe, y compris ceux que jusqu'ici elle faisait grincer des dents...
Les parlementaires-potiches sont las!
Moi, je ne voulais pas de cette énième loi mémorielle. J'avais envisagé de m'abstenir (au moins), dans l'idée de ne pas heurter mes amis socialistes. On m'a gentiment fait comprendre qu'il vaudrait mieux voter pour. Comme ma voix, au fond, ne sert à rien, et que manifestement elle ne compte guère, j'ai décidé de ne pas mettre les pieds, le jour du vote, dans l'hémicycle.
Comme c'est l'exécutif qui, de plus en plus, et de toute façon, fait la loi, empiétant allègrement sur les plates bandes du pouvoir législatif, à quand le renvoi des parlementaires chez eux, avec leur solde, je l'espère, pour couler des jours heureux en cultivant leur jardin ?