Il y a deux ans, sous la direction d'Antoine Herbez, L'Ecla Théâtre tentait une incursion dans l'Art Lyrique avec une "Flûte Enchantée" qui nous...enchanta. Cette saison, la même équipe nous offre un véritable rêve éveillé avec l'adaptation du "Songe d'une nuit d'été", de Shakespeare, ponctuée d'extraits de la "Fairy Queen" de Purcell, également inspirée de l'oeuvre du dramaturge britannique. Une association pertinente pour un spectacle complet et haut de gamme à destination des plus jeunes qui ne manquera pas de séduire toutes les générations.
Resserrée autour des mésaventures du célébre quatuor amoureux égaré dans une forêt peuplée d'êtres fantastiques, l'intrigue est portée par une dizaine d'artistes aux talents multiples, comédiens-chanteurs-musiciens souvent aussi à l'aise dans le chant que dans le jeu (attention toutefois à la diction qui pêche un peu parfois). Les voix sont belles, puissantes, délivrent les airs en finesse. La mise en scène, fluide et rigoureuse, sait prendre son temps et permet d'apprécier au mieux des dialogues tour à tour poétiques et cocasses, auxquels viennent se greffer quelques illusions habilement intégrées. Une longue scène de bagarre, remarquablement chorégraphiée, nous a par ailleurs réjouis.
Esthétiquement parlant, le travail est des plus aboutis. Etonnamment sophistiqué. Les somptueux costumes "végétaux" de Madeleine Lhopitallier habillent merveilleusement, subtilement, et avec goût lutins et fées. La scénographie mouvante, abstraite et épurée signée Charlotte Villermet, jouant sur les reflets, les ombres, la transparence, accompagne l'action de manière raffinée. Les éclairages soignés de Fouad Souaker parachèvent l'harmonie de l'ensemble.
Aussi, nous vous suggérerons ardemment de vous rendre à la Porte Saint-Martin afin d'applaudir ce qui s'avère l'une des productions les plus réussies de la compagnie.
Pour tous.
Jusqu'au 5 janvier 2013.
Photos : Corinne Vaglio