Travailler sur le terrain, c’est l’école de la vie

Publié le 05 novembre 2012 par Claire Romanet

Je persiste et signe : apprendre son métier sur le terrain reste le meilleur moyen de maîtriser et de progresser dans son job.
Monster relaye nos convictions, d’autant plus vraies pour les métiers du marketing et de la distribution.

L’EXPERIENCE TERRAIN, INCONTOURNABLE
POUR EVOLUER EN MARKETING PRODUIT

Quand on veut travailler, il faut être capable de se remettre en cause. Si vous visez le marketing produit, vous en aurez l’occasion dès le départ car vous devrez d’abord passer par la case terrain, la meilleure des écoles pour comprendre les attentes et usages des consommateurs.

Rien ne vaut le terrain. C’est un credo dans les métiers traditionnels comme les métiers de la distribution et il est valable pour tous les acteurs de la chaîne. « Qui veut faire carrière dans le marketing doit démontrer qu’il a mis les mains dans le cambouis cela devrait d’ailleurs être appliqué à d’autres secteurs », pointe Claire Romanet, fondatrice et dirigeante d’Elaee.
Alors, rêver de marketing produit, voire de marketing stratégique au sortir de l’école, soit, tant que vous prenez la peine de considérer cette offre d’emploi de chef de secteur (côté industriel) ou cette autre, de chef de rayon (côté enseigne). Étudiez ces offres même si vous êtes fraîchement diplômé de l’ESSEC, d’HEC ou d’ESCP Europe et que vous vous voyez plutôt débuter directement à des fonctions d’assistant chef de produit, de merchandising ou de trade marketing junior.
« Les jeunes veulent faire du B2C (ndlr : Business to Consumer : des entreprises aux particuliers) et à l’intérieur du B2C, du lancement de produit. Ils sortent de l’école avec de grandes idées mais la réalité du marché est autre », prévient–elle.

Qui plus est, « le marché n’est pas très porteur aujourd’hui sur ces métiers, les structures marketing n’augmentent pas ou se réduisent, les recrutements sont donc peu nombreux. Et sachez que dans un organigramme, il y a toujours au moins 3 ou 4 fois plus de commerciaux que de marketeurs », précise David Guyot, directeur de Fed Business. Dans ce contexte, avec beaucoup de candidats sur le carreau, les employeurs ont le choix, ils sont exigeants. « Ils regardent le stage ils cherchent l’opérationnalité et ensuite les motivations et la personnalité ; ils achètent aussi un état d’esprit », pointe la dirigeante d’Elaee.

L’école de la vie

L’état d’esprit donc. Dans les métiers liés à la grande distribution, très ancrés dans le concret, on apprécie l’humilité.
« Le terrain, c’est l’école de la vie. En s’y frottant on montre des capacités à se remettre en question, à accepter les contraintes du métier pour être un meilleur professionnel demain
, souligne Claire Romanet. 
Les meilleures carrières que j’ai vues en marketing produit sont celles de personnes qui ont commencé en bas de l’échelle.
 »
À cela rien d’étonnant. La grande distribution permet en effet des carrières rapides et intéressantes, elle reconnaît le travail fourni, un travail mieux valorisé depuis que le développement durable a rendu le consommateur plus exigeant et plus critique vis–à–vis de certaines de ses pratiques. Et du côté des marques, cela bouge encore plus puisque « le pouvoir est du côté des distributeurs », signale–t–elle.

Au fait des attentes et des usages de l’utilisateur final

Les interlocuteurs ont beau être différents dans le commerce et le marketing, l’expérience du terrain contribue à faire de vous un bon marketeur. « Quand on a été chef de secteur au contact de chefs de rayon pendant deux ans, à se battre pour faire valoir sa marque, quand un chef de rayon vous a reproché un packaging, par exemple, vous savez mieux une fois devenu chef de produit quelles sont les attentes et usages du consommateur final », explique David Guyot.

Rester sur le terrain ou évoluer vers une fonction siège ?

C’est résigné que vous aviez accepté un poste de chef de secteur et vous voilà accro au terrain depuis que vous l’avez découvert. « Certains profils réalisent que le commerce leur plaît. Ils préfèrent basculer vers une fonction de management, ou de négociation nationale (compte clef), ou vers une fonction de trade marketing qui est un mix de commerce et de marketing », observe le directeur de Fed Business.
Par ailleurs, une structure internationale basée en France laisse peu d’autonomie en ce qui concerne les innovations et les lancements de produits – c’est la maison mère qui en décide. Quant aux groupes français, ils sont peu nombreux : Danone, L’Oréal… pour ne citer que ceux qui font briller les yeux des jeune diplômés. Bonne idée donc que d’opter ensuite pour le trade marketing car, comme le précise M. Guyot, « dans ces fonctions, on monte des opérations avec des enseignes dont le centre de décision est français ».
Mais Danone ou l’Oréal sans un diplôme d’école de rang A, on oublie. On oublie aussi si on débute car les entreprises veulent des profils qui connaissent le métier, le produit, voire l’environnement de travail. Qui plus est, un grand groupe recrutera quelqu’un qui sort d’un grand groupe plutôt que d’une PME familiale. « On ne fait que se cloner chez nous, et si en plus on sort de la même école, c’est mieux… », déplore clairement Mme Romanet.
Ces entreprises recrutent des candidats qui ont déjà fait le job. « Une grosse partie des postes sont pourvus en interne. Quand il s’agit d’un recrutement extérieur, on va chercher un candidat qui a déjà fait du marketing ailleurs », explique David Guyot. Et de préférence sur la même gamme… Aussi, soyez patient, soyez fidèle à l’entreprise. Il est beaucoup plus facile d’évoluer en interne sur ces postes de marketing produit qu’à l’extérieur.

« Pensez mise en place d’un plan de carrière, ne vous arrêtez pas au court terme », conseille en conclusion Claire Romanet.

Sophie Girardeau, Monster