J'avoue être fort surpris par l'espèce d'acharnement dont est victime Ayrault. On parle de couacs dans son gouvernement. En réalité, il n'y en a ni plus ni moins que dans les autres. Le couac, c'est consubstantiel d'un gouvernement, dirais-je. Jusqu'ici, il me paraît avoir toujours recadré sans problème son équipe et avoir eu le dernier mot. Je ne vois donc pas où est le problème.
En ce qui concerne sa politique, en revanche, eh bien elle consacre définitivement les errements d'Hollande pendant les présidentielles : pas de ligne, pas de programme. Résultat des courses, les Socialistes ne savent pas quoi faire aujourd'hui pour relancer le pays.
Ils ont compris que la réduction des déficits était un objectif absolu mais ne savent pas faire autre chose que d'accroître les impôts pour y parvenir.
Ils ont compris également que la compétitivité des entreprises étaient une condition sine qua non du redémarrage de notre économie mais ils ne savent pas comment la restaurer. Et je ne parle pas de l'industrie pour laquelle ils en sont réduits à commencer à appliquer les premières propositions de Bayrou sur le sujet (le reste n'y est pas encore).
Ayrault est un honnête homme, un peu un Fillon de gauche, en somme, et il essaie certainement de bien faire, mais son gros problème, c'est qu'il ne sait pas où il va.
J'observe en tout cas un point central : le gouvernement n'envisage jamais de faire autrement que de transférer les charges fiscales d'un acteur économique à un autre. Jamais il n'est question de réduire la dépense publique dans le vocabulaire de la gauche et aucune réforme sérieuse en ce sens n'est proposée. Nous avons pourtant toujours autant d'agences et de comités Théodule, d'échelons administratifs et d'individus de toute allégeance qui trouvent refuge dans les administrations locales ou nationales.
Si Ayrayult veut devenir crédible, il ferait bien de lancer au plus vite ce chantier.