Une constatation que vous avez pu faire depuis quelques années : dés qu’un nouveau service web basé sur un réseau commence à avoir un peu de succès, vous allez voir une migration de personnes/profils (souvent les mêmes) qui vont se connecter dessus et vous demander comme ami, friend, contact, follower, pineur, etc. Des professionnels de l’effet “premier arrivé, premier servi“. Des piques assiettes du digital.
Mais qui sont ces opportunistes des réseaux sociaux ?
C’est environ vers 2007 que les professionnels du SEO et autres spammeurs sans scrupules ont constaté avec stupéfaction que leurs fermes à liens et autres techniques de black hat ne fonctionnaient pas sur les réseaux sociaux. Alors que sur ces réseaux sociaux, Madame Michu (qui n’avait pourtant pas Orange), pouvait créer un important trafic simplement en bavardant. ! Le monde s’est alors écroulé pour ces pros du SEO.
A partir de là, tout est allé très vite :
- L’expert SEO, s’est mis à reproduire artificiellement le processus de Madame Michu pour l’optimiser et si possible l’automatiser. C’est à partir de ce moment que l’on a vu des tas de mauvaises pratiques débouler sur Twitter et Facebook (création de bots, achat de fans, etc.). Il alors appelé ça le SMO (social media optimization).
Madame Michu, ayant découvert son incroyable pouvoir (sans n’avoir rien fait d’autre que spammer ses potes et les potes de ses potes avec des infos vieilles de 5 ans), décida de devenir elle-même expert social media. Car Madame Michu aime avoir un gros réseau, même si elle ne sait pas quoi en faire (suivant en cela l’exemple de la blogueuse modasse avec quelques années en plus et les talons en moins).
Deux catégories d’opportunistes se sont donc créées pour le même résultat : des gens que vous ne connaissez pas qui vont s’insérer dans votre réseau social privé pour l’utiliser en tant que média passif.
Pourquoi lutter contre ces opportunistes ?
Par fierté tout d’abord. Vous ne les avez pas invité que diable ! Vous n’allez pas acheter une encyclopédie à un VRP parce qu’il vous regarde avec des yeux de cocker, non ? Donc soyez inflexible. Votre réseau social est l’équivalent de votre portefeuille. Ne l’offrez pas à n’importe qui.
Par prudence ensuite : vous invitez dans vos cercles privés des gens que vous ne connaissez pas ? “Bonjour chérie, je te présente Monsieur Salegueule qui parle très fort sur la place du village. Tout le monde le connait dans le village. Je me suis dit que c’était une bonne idée de l’inviter dans notre maison.”
Par prévoyance : ces opportunistes vont, un jour ou l’autre, essayer de valoriser leur audience dont vous faites partie. Ils vont donc soit revendre cette audience, soit l’exploiter. Dans les deux cas, le résultat sera un déluge de spam, d’offres commerciales plus ou moins bien ciblées, d’arnaques en tout genre. Mieux vaut s’en garder dés aujourd’hui.
Par volonté de transmission. Parce qu’il faut commencer à prendre de bonnes habitudes pour les transmettre aux générations suivantes (bien que ce soit souvent le contraire aujourd’hui). Et commencer à apprendre aux jeunes (et aux vieux qui découvrent internet) que la richesse sur le digital est constituée de sa réputation et de son réseau. Et qu’il ne faut brader ni l’une ni l’autre.
Comment virer ces opportunistes ?
Rien à faire !
La première règle, et peut-être la seule, c’est tout d’abord de ne pas les accepter dans vos réseaux. Croisement entre un VRP hargneux et un cocker aux grands yeux larmoyants, l’opportuniste social media ne reculera devant rien pour rentrer dans votre cercle social. Vous devez savoir le reconnaître immédiatement pour le décliner tout de suite.
Ils attendront !
Et surtout avoir le courage de ne pas répondre à son invitation. Au pire, mettez la en attente ! Car rien, absolument rien ne vous oblige à répondre à une invitation. Même si vous en avez l’impression. Même si Linkedin vous envoie des mails disant que telle personne (que vous ne connaissez pas) attends votre réponse avec une impatience évidente, vous n’avez pas à répondre. C’est votre droit, votre privilège !
Facebook, ça me fait une belle jambe !
Car ce n’est tout de même pas Linkedin, Viadeo ou Facebook qui commande, c’est vous. C’est pas un service web qui commande, pas une machine, c’est vous ! Répétez après moi: “c’est moi qui commande mon réseau social !“. Faites-le 3 fois par jour, et vous verrez, vous arriverez peu à peu à refuser les demandes d’invitation des pique-assiettes. Encore une fois : c’est moi qui commande mon réseau social !
à 300, je commencerai à dépiler, promis
Comment reconnaître un opportuniste social truc ?
M’étant trouvé devant ce problème il y a quelques années, j’ai établi une checklist qui m’aide encore à reconnaître l’opportuniste. Voilà pour vous, en exclusivité, cette liste de bonnes questions à se poser quand quelqu’un vous demande en ami/contact sur un réseau social. N’hésitez pas à la compléter vous même comme des grands (et désolé d’avance pour les jeux de mots cons).
1/ Sans avatar, tu pars !
J’aime pas sa gueule à lui. Je l’ajouterai jamais comme ami.
Première indication : l’avatar. Si il n’y a pas de photo de profil, c’est qu’il s’agit souvent d’un compte créé artificiellement (oui, il peut être assez facile de créer des profils artificiels sur un réseau social. On appelle ça un bot). Il peut néanmoins s’agir d’un vrai humain. Il faut alors s’interroger sur ses motivations :
- ne connait pas les usages ou n’a pas de photo de lui ? (ne l’ajoutez pas à votre réseau, c’est louche !)
- veut rester anonyme ? (alors ne l’ajoutez surtout pas à votre réseau, c’est dangereux)
- n’a pas confiance et ne veut pas diffuser sa photo sur les réseaux sociaux ? (dans ce cas ne lui offrez surtout pas les vôtres)
- …
2/ Plus c’est gros plus c’est louche !
14 634 contacts sur Viadeo. Il a beaucoup changé de boite le monsieur, ou alors c’est un opportuniste.
Car ceux qui ont un gros réseau ne sont pas certainement pas les meilleurs, mais les plus opportunistes.
Sur Viadeo ou Linkedin, si votre demandeur anonyme a un réseau de plus de 1000 personnes, posez vous des question. C’est très très louche. Et quand ce contact atteint un réseau de plus de 10 000, il y a seulement deux possibilités:
- c’est un professionnel du recrutement (chasseur de tête. Dans ce cas faites ce que vous voulez. Mais qui vous dit que ce professionnel du recrutement n’ira pas vendre votre contact quand il changera de travail ?
- c’est un opportuniste pique-assiette. Et dans ce cas, virez-le immédiatement !
Profitez-en aussi pour aller voir vos “amis communs”, cela vous permettra d’une part d’identifier les opportunistes dans votre propre réseau (les opportunistes se suivent entre eux) mais aussi d’autre part de voir qui accepte n’importe qui dans vos vraies connaissances, et de vous moquer d’elles lors de votre prochaine rencontre physique : “Trop la honte, il est friend avec XXX !”
3/ Les amis de mes amis ne sont certainement pas mes amis !
Les amis communs rassurent. Mais les opportunistes le savent. Et ils vont chasser en priorité les amis de leurs amis, facilités en cela par les algorithme primitifs des réseaux sociaux [A (ami) B + B (ami) C --> A (ami) C].
Traitez donc ces amis d’amis comme des inconnus. Ce n’est pas parce que Monsieur X connait Mlle Y avec qui vous avez fait du touche pipi en primaire que Monsieur X est votre ami. La plupart du temps non, bien au contraire.
4/ Avatar porno rime avec SEO
Méfiez-vous en priorité des avatars sexy, sexuels, érotiques ou simplement trop alléchant, 9 fois sur 10 ils cachent un expert en référencement (SEO, SMO, SEM, etc.) ou un réseau de sites pono qui trouvera bien un moyen de se faire de l’argent sur votre dos.
La vraie photo de Katsuni, vraie star du porno !
La fausse photo d’Alexandre, star du référencement ?
Le compte de Dulcie qui meurt d’envie de partager ses photos 18+ avec vous. Quel chance vous avez !
5/ Les célébrités vous prennent pour des niais
Trop fort ! Vous venez d’être suivi (ou ajouté en ami) par une star nationale ou même internationale. C’est la gloire, votre valeur vient d’être reconnue par cette célébrité à l’oeil de lynx. Vous allez pouvoir vous vanter devant vos potes de bureau. Ahah, la gueule que Jeanine de la compta va faire quand vous allez lui dire que Jean Pierre Pernaud vous suit sur Facebook...
Si vous ne passez pas à la télé, il y a deux raisons pour lesquelles une star ou une célèbrité peut vous ajouter comme ami/follower :
- Elle (ou les gens qui gèrent son compte) est en train de faire un recrutement massif (mass following) pour booster son compte. L’étape suivante sur Twitter sera donc de vous supprimer de sa base (sur Twitter). Mais quoi qu’il en soit, cette célébrité n’en a rien à faire de vous. Jeanine de la compta va se foutre de vous car elle aussi est ami avec cette star.
- Il s’agit d’un faux compte de célébrité. Et vous êtes en train de vous faire avoir comme un bleu. Jeanine va se moquer de vous c’est clair.
Dans les deux cas, si vous n’avez pas de rapport physique étroit avec cette star, virez-la de votre réseau. Attention, cette règle vaut encore plus en Twitter révèle l’automatisation des candidats"> Twitter révèle l’automatisation des candidats">période électorale.
Ce n’est pas vraiment le compte du Dr Who. Je suis trop déçu.
PS: je fais une exception pour les comptes de Georges Michael, Depeche Mode et Warren Ellis, avec qui je n’ai jamais eu de rapports physiques étroits, mais qui sont tout de même dans mon réseau. #fandom
6/ C’est pas chez moi qu’on gueule le plus fort !
Virez immédiatement ceux qui écrivent en majuscule pour faire bien voir leur point de vue. Non mais vous aimez vous faire crier dans les oreilles vous ?
7/ Multi comptes
Les multi-comptes sont souvent gérés par des professionnels qui doivent optimiser leur temps de travail. Qu’ils soient community manager ou ex-expert en référencement, les propriétaires de ces comptes doit les faire vivre sans y passer trop de temps. Il va donc envoyer les mêmes messages avec des comptes différents. Et oui, et il y a même des marques qui paient ce genre de pratiques.
Dans la famille multi-compte, je demande : newsofgoogle, socnetworknews, newsofmobile et harditnews
Dans ces cas là, ne suivez aucun de ces comptes (ou au pire, choisissez en un, ça suffira).
8/ Le troll, le spammeur, l’hystérique, etc.
Relisez donc : tous les spammeurs qui vous sollicitent sur les réseaux sociaux. Ajoutez-y les comptes agressifs ou méchants, les trolls qui vous contredisent juste pour vous faire parler, les hystériques qui vous relancent toutes les 5 minutes sous prétexte de followback (une pratique déplorable d’ailleurs), ceux qui vous sollicitent par DM tout le temps, etc. Bref, toutes ces nuisances du quotidien dont vous n’avez certainement pas besoin. Alors virez-les !!!
Je ne le dirai jamais assez: votre réseau social vous appartient; il n’appartient pas à la machine ! Si Facebook, Twitter et les autres veulent vous faire croire le contraire, c’est qu’ils veulent vous vendre quelque chose. Alors j’espère que vous aurez retenu au moins ça de cet article désordonné. Bon Internet !