Aussi, quand j’entends une belle chronique qui me titille les neurones et mon aire de Wernicke, je m’émerveille, j’adhère, je communicationne. C’est pour cela que j’ai immédiatement proposé à Stéphane Favreaux de publier sa superbe chronique de l’émission La Matinale Digitale du mardi 16/10. Une émission de radio où j’ai été convié complètement par hasard – Bill Gates étant mort, ils se sont rabattus sur le 2eme choix – et qui m’a surprise, autant par la qualité des interventions que par la bonne ambiance qui régnait dans le studio. Beaucoup d’émissions soit-disant professionnelles devraient en prendre de la graine.
Bravo donc à Jonathan, Antoine, Martin, Maxime, Stéphane et Fanny, surtout Fanny pour cette émission, qui a, à mon avis, complètement explosé les records d’audience et du nombre d’injures par minute sur une radio associative depuis 1979 (si vous voulez l’écouter pendant 1 heure, c’est là:).
Mais en attendant, place à cette très belle chronique de Stéphane qui nous parle de liberté, de net et de parasites.
Chose très difficile… Le cynisme et l’humour expriment nombre de vérité… Pour preuve, Balladur n’a jamais été ni cynique ni drôle.
Depuis le début de cette émission, nous parlons des comportements sur le web, des évolutions sociales liées à ce moyen de communication qui s’inscrit au cœur des luttes sociales, de la révolution prolétarienne, qui permet au peuple de s’exprimer pour lutter contre la caste des propriétaires bourgeois et exploiteurs du capital…
Mais qu’est-ce que je raconte, moi ?
Pardon ! Je m’excuse auprès de tous nos auditeurs / lecteurs… J’ai relu un vieux discours d’Olivier Besancenot pensant y trouver des vannes anti-web mais finalement c’était un vieux tract présidentiel censuré que Nadine Morano avait écrit sous LSD…
J’ai désinfecté, ça va mieux maintenant.
Le web permet donc une réelle évolution sociologique, un renouveau des interactions sociales, de la relation à l’autre. On ne croit plus en Dieu. On croit au web.
Quand les vocations s’éteignent, la flamme de la foi décroît !
Le Net, donc, provoque de nouveaux comportements :
On a assisté voici quelques années à la naissance d’un ego : celui de Mickael Vendetta… Cet homme naquit sur le web pétri de bogossitude et s’en fut rejoindre l’anonymat médiocre d’où jamais il n’aurait dû sortir ! Vendetta… un vendeur d’insanités imbitables déversées dans des oreilles dépeuplées de la beauté des mots…
Mais il faut reconnaître que ce marchand de vide utilise parfaitement le net. Il annonce fin avril dernier son départ de France si Hollande est élu… Tout le monde le raille…. Et on le croise encore, errant, parfois, dans Paris, le regard vide…. De ce regard qu’on ne trouve plus qu’en Normandie entre deux cornes…..
Vendetta…S’il avait voulu devenir militaire ou espion, jamais on n’aurait pu l’accuser d’intelligence avec l’ennemi.
Internet, sur différents réseaux permet, je l’ai déjà dit, de tout savoir sur les ados égotistes qui trouvent un autre moyen de vivre leur acné et leurs premiers élans amoureux auto-sexuels… Le tout, raconté en 140 signes. Rapide, facile, efficace… Et suffisant face à leur vie sexuelle…
Mais la réputation dérouille vite sur Internet… Pour une fois, je serai sérieux….Je m’adresse à toutes les personnes fragiles. Une crise sur le net peut très vite faire mal et abréger des vies… A ce moment d’ailleurs, j’ai une pensée émue pour tout les fiévreux, les poussifs, les cardiaques, les impotents, les cacochymes, les valétudinaires, les égrotants, les maladifs, les vasculairement foireux, les cérébralement fragilisés, les hépatiquement déglingués, les métastasés et mon coiffeur : si tant est que vous soyez trop fragiles, n’allez pas sur le net.
Si l’on en croit les paranos de tous les bords et Nadine Morano, la bien-pensance amène à croire que le net est forcément malsain, mauvais, « bouh, vilain pas beau ! » (je cite Nadine)
Mais le net est libre…
Et parce qu’il est libre (pour l’instant), il doit nous faire évoluer.
Il doit nous permettre de nous rendre compte des libertés perdues dans la vraie vie, de ces libertés qui foutent la trouille à quelques aimables laquais de la suffisance qui préfèrent voire le net sous coupe réglée…
La liberté du web : c’est aussi celle de s’exprimer ! Et il faut en convenir, ça ne plaît pas toujours.
Le net est libre. Libre de parler, d’échanger, de disserter, de déconner, de ressentir, de partager, de donner, de désirer, d’aimer…. Le net est libre, alors vivez cette liberté, usez-en avant qu’on ne vous la supprime…
Et cette liberté permet de développer de nouvelles possibilités d’expression en offrant sur le Net de nouvelles caisses de résonnance au vide. Souvent, on y croise BHL éructant au vent mauvais des ses vieilles peurs cent fois ressassées. Il s’adresse au bon citoyen qui croit que l’époux de la Dombasle est un philosophe… et comme plus personne ne veut acheter ses livres, il fait pire sur le web.
Alors, oui, l’envers du décor n’est pas toujours reluisant et l’usage complexe de ce média peut amener d’aucuns, d’aucunes à sombrer dans le grotesque ou l’humour involontaire.
On ne compte plus les tweet-clash entre les pseudo-stars, les instagrams remplis de vide, et nombre de blog mettent ces petites choses du quotidien en exergue… Le blog du personnal branling en est un exemple parmi tant d’autre.
Ce qui parfois pose problème : ces nouveaux comportements sociaux nés grâce au Net se transposent au quotidien, dans la vraie vie, IRL…
Rihanna qui a fait de son organisme un fond de commerce et n’ayant plus de vide musical à vendre remplit twitter de photos hot…
Nadine Morano peut croire qu’elle a des compétences en communication et monter son agence…
Grâce au web, on a pu voir que Felix Baumgartner avait battu le record mondial de chute libre idéologique de Besson ou Copé, mais de très peu !
Ségolène continue d’exister… Valérie découvre une nouvelle façon de vivre et d’attaquer tout ce qui bouge en justice… La vie privée de ces dames avec Don ju-Hollande fais les choux gras de Twitter…
Mais… Antoine déjà est en train d’aiguiser son sabre japonais acheté aux puces de Clignancourt à un Rom sur le point d’être expulsé, c’est signe que je suis trop long, et que je risque de moins l’être s’il s’en sert, alors je vais conclure…
Ces mauvais comportements sur le web, monsieur le juge, ce n’est pas ma faute, je nettoyais mon arme et la liberté est parti toute seule.
Stéphane Favereaux (10/2012)