Face aux stress de la vie quotidienne, êtes-vous plutôt « velcro » ou « téflon » ? Soumis à un facteur de stress, certains fulminent encore à la fin de la journée alors que sur d'autres, le stress va glisser, sans les atteindre. Contrairement à l'idée reçue, ce ne sont pas les facteurs de stress qui entraînent des problèmes de santé, c'est notre réaction à ces facteurs qui vont déterminer d'éventuelles conséquences sur la santé, et pour les 10 années à venir, explique cette étude de la Penn State, publiée dans l'édition d'octobre des Annals of Behavioral Medicine.
Les auteurs ont travaillé sur les participants à la Midlife in the United States study (MIDUS), une étude nationale longitudinale sur la santé et le bien-être financée par le National Institute on Aging (NIA-NIH). L'équipe a étudié les relations entre les événements stressants de la vie quotidienne, les réactions des participants à ces événements et leur santé et leur bien-être 10 années plus tard. En fait, ils ont interrogé par téléphone 2.000 participants chaque nuit pendant 8 nuits consécutives sur ce qui leur était arrivé dans les 24 heures précédentes, les ont questionnés sur leur emploi du temps, leur humeur, leurs symptômes physiques, leur productivité au travail, et les événements stressants subis, tels que les embouteillages, les disputes ou conflits, ou la maladie d'un proche. «En demandant aux participants de se concentrer seulement sur les 24 dernières heures, nous avons été en mesure de reconstituer plusieurs journées dans la vie de quelqu'un et « le flux et le reflux » des expériences quotidiennes. Les chercheurs ont également prélevé des échantillons de salive chez ces 2.000 participants, à 4 moments différents sur cette période de 8 jours de suivi. A partir de la salive, les chercheurs ont pu déterminer le montant de cortisol, l'hormone du stress. Ils ont ensuite relié ces données aux informations démographiques, sanitaires, psychologiques et sociales des participants. Les auteurs ont fait ce travail deux fois, en 1995 et à nouveau en 2005 pour évaluer comment les expériences d'il y a 10 ans pouvaient être liées à la santé et au bien-être 10 années plus tard.
Des sujets « velcro » et des sujets « téflon » : L'équipe constate que les gens bouleversés ou marqués par les facteurs de stress quotidiens sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé chroniques, de douleurs, comme celle de l'arthrite, et de problèmes cardio-vasculaires…10 années plus tard. Chez certains, le moindre facteur de stress va coller à la peau jusqu'à la fin de la journée et chez d'autres, le stress quotidien glisse, sans effets. Certains types de personnes sont plus susceptibles d'éprouver du stress dans leur vie: Les jeunes, par exemple, ont plus de stress que les personnes âgées, les personnes ayant des capacités cognitives supérieures ont plus de stress que les personnes à faibles capacités cognitives et les personnes ayant des niveaux d'étude élevés également. La recherche montre ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus ont tendance à être plus réactives au stress que les plus jeunes, probablement parce qu'elles sont moins exposées à des stress élevés à ce stade de leur vie.
En conclusion, si le stress peut être le symptôme d'une vie pleine de difficultés, il peut aussi signifier que la personne est engagée dans un grand nombre d'activités et d'expériences. Et, si c'est le cas, réduire l'exposition aux facteurs de stress n'est pas une solution, il vaut mieux apprendre à mieux le gérer.
Source: Annals of Behavioral Medicine October 2012 Affective Reactivity to Daily Stressors and Long-Term Risk of Reporting a Chronic Physical Health Condition (Visuel Fotolia)
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