Le Studio Marlot & Chopard présente L’esprit des lieux – Montauban, 2012 au Centre du Patrimoine

Publié le 04 novembre 2012 par Philippe Cadu

http://www.remymarlot.com/

Exposition du 9 novembre 2012 au 18 janvier 2013
Vernissage le vendredi 9 novembre à 19h

Le Studio Marlot & Chopard (Rémy Marlot et Ariane Chopard-Guillaumot) présente une nouvelle série de photographies, issue d’une commande du Centre du patrimoine de la ville de Montauban et du musée Calbet de Grisolles pour les Embarcadères, Saison Culturelle en Pays Montalbanais. Réalisée au cours d’une résidence dans la ville au printemps 2012 et composée de 19 photographies 80 x 100 cm, la série se déploie telle une promenade dans un Montauban un peu irréel, suspendu dans le temps et redéfinissant les lieux de la ville dans un espace poétique.

Le Studio Marlot & Chopard (Rémy Marlot et Ariane Chopard-Guillaumot) présente une nouvelle série de photographies, issue d’une commande du Centre du patrimoine de la ville de Montauban et du musée Calbet de Grisolles dans le cadre des Embarcadères, Saison Culturelle en Pays Montalbanais. Réalisée au cours d’une résidence dans la ville au printemps 2012 et composée de 19 photographies 77 x 100 cm, la série se déploie telle une promenade dans un Montauban un peu irréel, suspendu dans le temps et redéfinissant les lieux de la ville dans un espace poétique.
Si le passé historique de la ville avec ses monuments et hôtels particuliers semblait d’abord devoir indiquer les lieux à photographier, c’est finalement, au fil des promenades de Rémy Marlot, une atmosphère des lieux, à la fois nostalgique, douce et silencieuse qui a guidé la prise de vue et le choix des images de la série. Les lieux, comme suspendus hors du temps, s’offrent alors dans leur élégance surannée sous la douceur d’un soleil de fin de journée qui évoque l’image d’un sud rêvé aux accents d’Espagne et d’Italie. Le rose de la brique montalbanaise vient se conjuguer à la verdure partout présente et trouve un accord avec des constructions d’époques, de facture, de fonctions et d’état de conservation très variés, à travers la lumière chaleureuse des lieux. Les couleurs éclatent comme la végétation qui se déploie jusque sur les murs d’une ancienne biscuiterie peu à peu recouverte par un lierre, la façade du Stock américain abandonné devient une composition picturale allant du rose saumon du crépi au vert du store de la boutique, en passant par des couleurs aussi variées que l’orange de la brique, le gris bleu des volets ou le jaune délavé de la porte d’entrée. On peut y lire les couches successives de l’enduit rose, le blanc passé et dégradé des rideaux déchirés jusqu’au noir, sur un panneau de bois clair, l’usure du temps, comme autant de nuances picturales qui viennent aussi raconter l’histoire de l’immeuble. La brique de l’église Saint-Orens s’offre dans des notes subtiles de rose et de feu, tandis que le monument à Ingres lui oppose les teintes vert sombre de sa patine. Le monument aux morts de Bourdelle tranche par une blancheur éclatante, presqu’irréelle, qui découpe sa haute et majestueuse silhouette sur le vert lumineux du jardin éclairé par un ciel aux nuages qu’on croirait sortis de chez Vermeer, et contraste avec les tonalités blanc sale d’une caravanne entreposée dans une allée et le bois décrépit d’une maison qui semble abandonnée.
Entre deux images d’architecture, deux bancs vides au bord du Tarn, qui invitent au repos, une allée du Jardin des plantes, un haut-parleur fixé à un arbre du cours Foucault, viennent dessiner autant de lieux propices à la promenade,
à la rêverie et au passage. Chaque image porte les marques du temps qui passe, celles des souvenirs imprécis qui reviennent puis s’effacent, mais aussi, comme un parfum de réminiscence, celles de l’histoire des hommes, de la mémoire qui appartient à d’autres, mais qui reste debout devant et pour nous, dans la douceur de la lumière de fin de journée. Une lumière qui vient caresser une architecture dont l’abandon fait aussi la beauté, où l’on ressent la douceur de vivre, la grâce de l’instant présent, comme un souffle, un instant de simplicité et de bonheur terrestre qu’on voudrait pouvoir retenir et qui s’enfuit déjà.
Suspendre le vol du temps, capter les couleurs de la brique au soleil, le vert éclatant du printemps, la patine du temps qui poétise des lieux chargés d’histoire(s), mais encore donner à voir sinon à sentir l’esprit des lieux, voilà ce que propose cette série d’images qui renvoie autant à la ville elle-même qu’à des impressions d’ailleurs, mêlant les réminiscences de la mémoire individuelle aux traces de la mémoire collective, le bien individuel au bien commun, nos histoires personnelles à notre patrimoine.
Ariane Chopard-Guillaumot
La série exposée L’esprit des lieux – Montauban est visible en totalité sur le site web du Studio : http://www.remymarlot.com/

Centre du Patrimoine, 2 rue du Collège, 82000 Montauban