L'équipe de Tarek Msadek, chercheur à l'Institut Pasteur-CNRS démontre que l'activation du gène sigH de la bactérie S. aureus, appelé sigH, lui permet de capturer de l'ADN présent dans son environnement et donc d'acquérir ainsi des gènes de résistance aux antibiotiques.
Alors que l'expression de sigH ne peut pas être détectée lors de la croissance bactérienne en laboratoire, les chercheurs ont mis en évidence deux mécanismes distincts permettant l'activation de la production de la protéine SigH sur une toute petite partie de la population de bactéries. Le premier mécanisme est un réarrangement du gène qui génère une nouvelle expression chimérique de sigH, c'est-à-dire fusionnée avec d'autres séquences d'un gène différent. Le second est lié à l'inversion d'une séquence en aval de la transcription du gène qui entraîne la suppression de l'expression de gène sigH. En parvenant à activer le gène sigH sur une bactérie S. aureus, les chercheurs réussissent ainsi à la rendre résistante. Cibler sigH et l'inhiber pourrait donc bloquer chez la bactérie sa capacité à devenir résistante.
Très récemment, la France s'est également distinguée avec la mise au point, par des chercheurs de l'Inserm, de 2 tests de diagnostic ultra-rapides de résistance aux antibiotiques de large spectre. Les bactéries cibles dans cette étude étaient les entérobactéries, comme E. coli, responsables de nombreuses infections.
Sources : Communiqués CNRS et PLoS Pathogens november 1, 2012 Expression of a cryptic secondary sigma factor unveils natural competence for DNA transformation in Staphylococcus aureus (Visuel CDC staphylocoques dorés, visuels InVS Bilan 2010 épidémiologique des infections à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM))