En 82 minutes, Ji Min inscrit Two Lines dans cette tendance du documentaire autobiographique. La réalisatrice se met en scène dans son quotidien, devenant le sujet principal des thèmes qu’elle aborde : le concubinage, la réalité des mères célibataires ainsi que le poids de l’institution du mariage dans la société sud-coréenne. Ce film auto-centré – sur sa personne et son entourage - entreprend la mise en perspective du regard de la société sur sa condition. Si l’action de la cinéaste est louable et digne d’intérêt, en souhaitant lever le voile sur les pressions sociales existantes, la forme interpelle. Cette forme, c’est ce parti-pris de vouloir constamment se mettre en scène. On n’est jamais bien loin d’un discours qui vire au nombrilisme et qui flirte avec le concept de télé-réalité, ici transformé en documentaire sur sa « petite personne ». Il y a toujours ce sentiment attrait au voyeurisme qui se détache en usant d’une réalisation bâclée. S’il arrive qu’on parle de films de vacances lorsque papa filme maman et les enfants à la plage, ici on n’en est jamais bien loin. Et pourtant, ce documentaire fonctionne grâce à son fond. Ji Min et son compagnon sont assez attachants pour qu’on les suivent dans leur périple et le constat final ne fait que renforcer ce sentiment. Mais bon sang ! Se mettre en scène veut aussi dire faire un travail de réalisation et pas seulement se mettre face caméra. A bon entendeur…
> Rediffusion le Lundi 5 NOV à 14h00 / Salle 1
I.D.