Two Lines [Festival du Film Coréen à Paris]

Publié le 04 novembre 2012 par Diana
Two Lines (2011) est un documentaire de Ji Min, une trentenaire qui vit en couple avec son petit ami. Elle décide de se raconter lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte. Ils prennent la décision d’avoir leur enfant sans se marier, chose peu conventionnelle en Corée du Sud, où l’on voit d’un mauvais œil cette situation – même au sein de la jeune génération.
En 82 minutes, Ji Min inscrit Two Lines dans cette tendance du documentaire autobiographique. La réalisatrice se met en scène dans son quotidien, devenant le sujet principal des thèmes qu’elle aborde : le concubinage, la réalité des mères célibataires ainsi que le poids de l’institution du mariage dans la société sud-coréenne. Ce film auto-centré – sur sa personne et son entourage - entreprend la mise en perspective du regard de la société sur sa condition. Si l’action de la cinéaste est louable et digne d’intérêt, en souhaitant lever le voile sur les pressions sociales existantes, la forme interpelle. Cette forme, c’est ce parti-pris de vouloir constamment se mettre en scène. On n’est jamais bien loin d’un discours qui vire au nombrilisme et qui flirte avec le concept de télé-réalité, ici transformé en documentaire sur sa « petite personne ». Il y a toujours ce sentiment attrait au voyeurisme qui se détache en usant d’une réalisation bâclée. S’il arrive qu’on parle de films de vacances lorsque papa filme maman et les enfants à la plage, ici on n’en est jamais bien loin. Et pourtant, ce documentaire fonctionne grâce à son fond. Ji Min et son compagnon sont assez attachants pour qu’on les suivent dans leur périple et le constat final ne fait que renforcer ce sentiment. Mais bon sang ! Se mettre en scène veut aussi dire faire un travail de réalisation et pas seulement se mettre face caméra. A bon entendeur…
  Plus qu’une réflexion, Two Lines est un constat implacable d’une société dont les mentalités ont encore beaucoup de mal à évoluer sur certains sujets. A travers sa situation personnelle, Ji Min traite également du conditionnement et de l’émancipation difficile du carcan dans lequel sont engoncés les citoyens coréens.
> Rediffusion le Lundi 5 NOV à 14h00 / Salle 1
I.D.