[Compilation des articles déposés sur le site de débats : newsring.fr]
1- Pourquoi ne pas en finir avec la voiture ? Des faits : inventaire à la Prévert
Posons la questions à l’envers : que sommes nous prêts à sacrifier pour nos voitures ?
La voiture est-elle si importante dans nos vies, pour qu’elle mérite tant de ressources (en temps de vie, en vies humaines, en argent individuel et collectif, en espaces occupés, en ressources énergétiques, en pollutions et déchets ?
La vitesse réelle des automobiles, celle qui intègre le temps de travail nécessaire pour les acheter et les entretenir, est aujourd’hui plus grande que celle des vélos. Mais pas si on y intègre le coût social. Pour bien évaluer l’intérêt social de la voiture, il faut prendre en compte « la société qui va avec ». C’est la notion de vitesse sociale qui, outre le temps nécessaire pour financer le déplacement, inclut d’autres coûts sociaux comme les risques d’accidents, le morcellement des villes par les autoroutes urbaines ou la ségrégation sociale dans les quartiers bruyants.Source : http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=26401
Un trajet en voiture est plus rapide. Mais un trajet en voiture ne prend pas moins de temps de vie. Source : http://quotidiendurable.com/news/la-voiture-prend-elle-moins-de-temps
Chaque année dans le monde, on compte 1.3 million de décès sur les routes pour 20 à 50 millions de blessés. L’OMS prévoit qu’en 2030, 2.3 millions de personnes mourront à la suite d’un accident de la route.
En France, pour l’année 2005, il a été dénombré 4 990 tués selon le bilan provisoire de la Sécurité routière, soit une baisse de -4,6 % par rapport à 2004.
En France, pour l’année 2005, il a été dénombré105 006 blessés selon le bilan provisoire de la Sécurité routière, soit une baisse de -3,4 % par rapport à 2004.
Chaque jour, ce sont 115 personnes qui meurent de manière prématurée à cause des particules fines émises par le diesel, soit 42000 décès par an.
Un kilo d’équivalent C02 toutes les quatre secondes : ce sont donc 4,9 milliards de kilos de C02 qui s’ajoutent à l’atmosphère du fait des voitures européennes chaque année.
Chaque année, pour laver les quelques 30 millions de voitures en circulation en France, 35 millions de m3 d’eau sont consommés, soit autant que ce que contient le lac Majeur entre l’Italie et la Suisse.
Les embouteillages en voiture engendreraient un coût économique de 120 milliards d’euros pour l’Union européenne (source Greencove).
En France les dépenses de carburant absorbent en 2011 environ 4% du budget des ménages.
Une voiture roule moins de 3% de son temps de vie et n’a souvent qu’un seul conducteur…
Source : http://www.planetoscope.com/transport/automobile
2- Relocalisons ! Repenser nos usages pour être moins dépendants de l’automobile
La relocalisation de toutes les dimensions de nos vies permet de réduire notre dépendance à l’automobile et donc de remettre en cause son importance et les ressources que nous y consacrons : en temps de vie, en vies humaines, en argent individuel et collectif, en espaces occupés, en ressources énergétiques, en pollutions et déchets.
Et bien sûr, nous parlons d’une relocalisation ouverte, et pas d’un repli sur je ne sais quelle identité ou clocher de village… nos bassins de vie relocalisée sont interconnectés. Limiter le transport des cerises et de la farine, n’empêche pas d’échanger des recettes de clafoutis !
La relocalisation concerne : l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, le commerce, les services, l’eau, l’énergie, l’habitat, l’éducation, la culture, le social, la santé … et bien sûr la démocratie.
Elle permet de retrouver une compréhension et une maîtrise de nos usages, dont la mobilité.
Les autoroutes sont faites pour les camions, pas pour les vacanciers. Mais une fois qu’elles sont construites, il faut les rentabiliser. Pourquoi y a-t-il tant de camions ?
Est-ce vraiment ainsi que nous voulons vivre ?
3- La voiture dans son époque : s’agit-il de rouler plus à vélo dans le même système ?
Le « tout voiture » va de pair avec le monde de la croissance : propriété privée, individualisme, vitesse, pollutions, endettement, dépendance envers une technologie, fragilité du système, perte de sens… Nous ne disons pas : remplaçons les voitures par des vélos et tout ira bien.
Nous souhaitons bien changer de système : c’est à dire sortir du capitalisme, de l’industrialisme, du productivisme, du consumérisme, du travaillisme, du technologisme, de l’extractivisme.
Rappelez-vous les origines et la logique du système fordiste : pour plus de profits, faire plus grand, plus lourd, pour produire plus à la chaîne, pour faire consommer plus, pour contraindre à travailler plus, pour utiliser plus de ressources, avec des technologies forcément bonnes, parce que c’est le sens de l’histoire et du progrès humain. Vraiment ????
« Il n’est pas plus joyeux d’être exploité pour fabriquer des vélos, des éoliennes ou des chemises en lin bio que pour des voitures ou des chaussures de sport. »
Et la voiture, d’un bout à l’autre de la chaîne, depuis les ressources (fer, pétrole…) jusqu’aux rêves de liberté qu’on associe à la voiture, est une caricature de ce système qui nous détourne de notre simple humanité.
Est-ce vraiment ainsi que nous voulons vivre ?
4- Remettre la voiture à sa place : propositions pour une transition Pour limiter les impacts négatifs et changer nos représentations sur l’automobile :
- Garantie 15 ans pièces et main d’oeuvre.
- Bridage des moteurs.
- Bonus / malus en fonction de la consommation et des émissions de CO2.
- Contrôle des messages publicitaires mensongers.
- Plans locaux de mobilité et d’aménagement (débattus et décidés de manière directement démocratique, en prenant le temps d’expliquer les enjeux et d’associer tout le monde).
- Priorité dans l’espace public pour les transports doux : pédi-bus, vélos…
- Développement et gratuité des transports en commun.
- Développement du co-voiturage, de l’auto-partage (bonus/malus).
- Relocalisation de l’économie.
- Politique d’urbanisme luttant contre le zonage, la séparation des usages (habiter, travailler, s’alimenter, s’équiper) et l’étalement urbain.
- reconnaissons que cette « époque de la bagnole » nous a aussi traversé : avec ses moteurs vrombissants, ses capots galbés, son imaginaire de liberté, ses kilomètres avalés en quelques heures qui semblaient rendre tout si proche…
- rappelons qu’elle a été très courte en fait, une petite 50aine d’années, et n’a pas concerné tous les humains sur Terre, loin de là !
Rappelons-nous que d’autres mondes ont été, sont et seront possibles. Boris Prat