Titre: La vieille dame du riad
Auteur: Fouad Laroui
Edition: Pocket éditions / septembre 2012 (224pages)
Quatrième de couverture: « François et Cécile s’aiment, mais François s’ennuie. À trop rêver devant le petit écran, il lui vient des envies d’ailleurs que ne partage pas forcément sa dulcinée. Un ranch dans le Montana ? Pas question. Une pagode en Thaïlande ? Plutôt mourir. Un riad à Marrakech ? Banco ! Aussi surpris l’un que l’autre par leur témérité, les tourtereaux parisiens se retrouvent propriétaires d’une vieille bâtisse au coeur de la ville rouge. Pari réussi ? Encore faudrait-il déloger la vieille femme qui a élu domicile chez eux… »
Je comprends quand Gérard Collard dit que ce livre lui est tombé des mains. Comme de cotume les livres de Fouad Laroui sont caractérisés par la double (voire triple) culture de l’auteur. Certains comme son précédents et magnifique Une année chez les français, ou La femme la plus riche du Yorkshire sont très accessibles aux lecteurs européens. D’autres comme celui-ci, ou comme Méfiez vous des parachutistes nécessitent une bonne connaissance de la culture maghrébine, et marocaine notamment.
Dans La vieille dame du riad, des phrases entières sont en arabes marocain, sans traduction en français (elles sont quand même écrite avec l’alphabet français), ce qui le rend, pour des personnes comme Gérard Collard du moins, assez inaccessible, et je comprends qu’il puisse lui tomber des mains comme il le dit.
Ce qui caractérise également ce roman, c’est qu’il soit beaucoup moins loufoque et drôle que ses précédents textes. Il y a quand même de l’humour, dans la première et troisième (et dernière) partie du roman. Un couple de français y achète un riad à Marrakech. Chargés de clichés et de bonne volonté, ils débarquent au Maroc des années 2000 dans le but de vivre l’aventure et de couper de vie parisienne routinière. Côté aventure, ils seront bien servis, toujours à la sauce Fouad Laroui. L’intrigue relève de la présence d’une vieille dame dans le riad qu’ils viennent d’acquérir, et la deuxième partie du roman, est destinée à en expliquer la présence.
La deuxième partie du roman, est un roman dans le roman. C’est l’histoire d’une famille qui longtemps vécu dans le riad, et surtout l’histoire du Maroc. Elle est donc beaucoup plus sérieuse, bien que tous les romans de Fouad Laroui ne soient pas moins sérieux, mais plutôt caractérisés par une vision drôle, loufoque et tendre de la construction romanesque.
A l’inverse de Gérard Collard donc, je recommande vivement la lecture de ce roman. Je ne m’y suis pas du tout ennuyé. Le style est toujours aussi fluide et aisé à lire, et source de beaucoup de plaisir. Petit bémol, il faut avoir une bonne connaissance de l’arabe marocain, pour vraiment n’en perdre aucune miette, mais cela représente beaucoup moins de 5% du texte.
Marocain de naissance, ingénieur et économiste de formation, professeur de littérature à l’université d’Amsterdam, romancier de langue française, poète de langue néerlandaise, éditorialiste, critique littéraire : Fouad Laroui court le monde, chargé de son sac de voyage et de sa vaste culture. Entre autres textes, Fouad Laroui est l’auteur de Méfiez-vous des parachutistes (1999), La femme la plus riche du Yorkshire (2008), Le jour ou Malika ne s’est pas mariée (2009) et Une année chez les Français (2010). Tous ces ouvrages ont paru aux Éditions Julliard.
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