La Tour de Babel apparaît à la fin de l’exposition « Fables du paysage flamand ». Brueghel et d’autres représentent cette tour en spirale, touchant le ciel, inachevée ou en cours de destruction, vers quoi sinuent des chemins, devant quoi se croisent des routes, où se rencontrent ou se dispersent des humains. Une muraille d’Anselm Kiefer ferme cette exposition, sa toile a pour titre Le croissant fertile. On la retrouve au sous-sol du Palais des Beaux-Arts (ci-contre), perdant ses pierres, à l’entrée de la salle que la lumière inonde depuis la verrière du plafond et au centre de laquelle se dresse une tour de livres de toutes langues (Jakob Gautel), en spirale touchant presque la verrière. Les œuvres de Wim Delvoye, de François Schuitten, d’Eric De Ville, de Jef Aérosol, de Jake et Dinos Chapman, de Janine von Thüngen et de beaucoup d’autres donnent à voir soit l’ambition humaine de construire de plus en plus haut (ici ce ne sont pas des propositions d’architectes mais de dessinateurs, de peintres, de sculpteurs, de photographes), soit l’effet de rassemblement, soit celui de dispersion provoqués par l’élévation ou l’effondrement des tours. Un texte accompagne la visite, affirmant que la Tour de Babel n’a pas été détruite mais que Dieu a puni les humains en leur infligeant la confusion des langues (confusion est un des sens du mot babel en hébreu, peut-être la même source étymologique du mot « babil »). La Tour – et l’exposition, sa mise en espace, le catalogue le montrent – est donc à la fois le rappel d’une catastrophe et l'espoir d'une diversité féconde.
Cette exposition est visible jusqu’au 14 janvier 2013.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble